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jeudi 25 octobre 2018

Des mots... Des maux

Comment pourrais je voyager dans le temps?

Comment pourrais je jouer à la bonne sorcière quand tout en moi est démon?


Comment pourrais je remédier le mal que mes mots ont fait?


Comment pourrais je réanimer une tête qui ne sait plus fonctionner?

Comment pourrais je réduire des souvenirs encrés que peut être ma folie a inventé?

Comment pourrais je ne plus m'emporter et divaguer sans pouvoir m'arrêter?


Comment pourrais je effacer des mots prononcés?



Des mots sortis sans réfléchir et sans savoir les dégâts qu'ils peuvent causer.

Des mots prononcés comme une boule de neige qui ne fait que grossir et détruire tout sur son court trajet

Des mots qui ont causés des maux difficiles à apaiser.

Des mots qui font pleurer le destinataire ainsi que le destiné.

Des mots qui peuvent être pardonnés mais qui ne seront jamais oubliés.

Il est trop tard pour tout recommencer, tout est maintenant brisé, et toutes les larmes du monde ne peuvent rien corriger.

samedi 23 janvier 2016

Et dieu n’existe pas !!!


Quand ces mots sortent des lèvres d’un enfant de sept ans, ils ont un autre sens, un sens non commun qui nous laisse bouche bée.

Oui, c’est un enfant de sept ans, bien encadré par ses parents et ses grand parents, un enfants intelligent, très curieux et ouvert d’esprit pour un garçon de son âge.

Un enfant qui vient juste de perdre son père après une longue lutte contre le cancer – la maladie qu’on n’ose pas parfois prononcer le nom- qui a duré des années déchirées entre un espoir et un désespoir.

L’année dernière il a eu un frère que le destin a voulu trisomique. Une association de mal chance ? Une punition divine ? Des tests que la vie infligent aux commun des mortels sans pouvoir déchiffrer ni les causes ni les finalités ?

Un enfant « fort », ou c’est ce qu’il essaye de prouver, devenu à sept ans « l’homme » de la maison comme on le lui répétait, « responsable » de sa maman et de son petit frère.

En deuil, personne ne l’a vu pleurer ou même verser une larme en silence, mais il passait des dizaines de minutes à pleurer en cachette dans les toilettes et ne sortir qu’après avoir bien essuyé les yeux pour maintenir cette image de force qu’il voulait garder face à ces inconnus qui passaient par leur maison pour soit disant le consoler ainsi que sa famille. Mais lui refusait de les voir ou de leur parler.

Face à ces condoléances incessantes sans aucun sens il a déclaré :
 « Pour moi, dieu n’existe pas.
 Pourquoi il a choisi mon père pour le prendre à ses côtés ? Mon père était jeune, plein de vie, si gentil, admiré par tout son entourage proche et lointain. En plus il est responsable de notre famille, en plus, il a beaucoup lutté, par tous les moyens, contre sa maladie.

A la naissance de mon frère, et en découvrant qu’il est trisomique, je me suis dit que peut être dieu a voulu épargner mon père en infligeant la souffrance à mon frère. Je croyais que ça serait injuste d’infliger la douleur et la maladie à deux membres de la même famille. J’ai pour un moment cru que c’est mon petit frère qui va porter la malédiction et que mon père va guérir, mais rien de cela ne s’est passé… C’était un acte de pur sadisme divin…

En hivers, quand il pleuvait et faisait un froid glacial, j’ai vu ma grand-mère sortir au balcon, elle, qui avait le corps fragile. Je la voyais lever les mains vers le ciel, les larmes coulaient sur ses joues, le visage fatigué d’une maman touchée en ce qui lui est le plus cher, son fils unique… Et elle priait pour que son fils soit épargné, qu’il guérisse, qu’il puisse vivre pour lui et pour sa petite famille qui avait tant besoin de lui. Elle voulait même offrir ce qui lui restait à vivre à son enfant.

Ma mère faisait de même, tout le monde la voyait sourire et remonter la morale. Elle avait l’espoir que tout ira vers le mieux, que dieu saura exhausser leurs prières surtout qu’ils n’ont rien épargné pour que mon père reprenne ses forces et sa bonne santé.
Moi-même j’ai prié, j’étais un enfant sage, obéissant. Ne m’a-t-on pas dit que dieu écoute les prières des enfants, et surtout des enfants sages ? Mais ce n’était pas vrai, tout n’était que mensonges.

On m’a dit aussi que dieu ne faisait rien sans une bonne raison, et qu’un bon croyant doit trouver cette bonne raison et accepter sa volonté. Mais j’ai bien cherché, et je n’ai rien trouvé de bien.

Où est le bien en privant ma grand-mère de son fils unique et lui ôter toutes les joies et les raisons de vivre ?

Où est le bien en faisant souffrir mon père qui a à peine dépasser la trentaine et qui n’a fait du mal à personne puis le priver de la vie ?

Où est le bien en nous laissant moi et mon frère malade orphelins, seuls, sans père et faire souffrir maman ?


De quel dieu parle-t-on s’il nous a écoutés tous prier, supplier sans nous écouter ou atténuer tout ce mal qui est tombé sur ma famille ? Alors, moi, malgré mes sept ans, et après avoir bien réfléchit, je déclare que la seule vérité à laquelle je crois, c’est qu’il n’y a pas de dieu et que je dois seulement compter sur moi-même et ma famille pour pouvoir continuer cette vie d’injustice. Et je prouverais à ce dieu qui n’existe pas que je pourrais seul réussir bien que ma réussite ne ravira plus personne, car il n’y aura plus de joie dans nos cœurs… »

vendredi 23 octobre 2015

Mais moi, je veux me marier !!!!


Dans quelques mois je vais fêter mes quarante ans. Fêter !!! c’est un mot exagéré en qualifiant ces coups de téléphone que je vais recevoir de mes amis que certains ne comptent pas vraiment pour moi, bien que quelque uns me sont très chers, ou ces dizaines de vœux qui vont embellir pour une journée mon mur facebookien par des jolis mots accompagnant des photos de gâteaux, de fleurs ou de cœurs de différentes formes et couleurs. Ça consiste à ça, fêter un anniversaire pour moi.

Chaque année qui passe pèse sur moi d’une lourdeur indéchiffrable. Chaque nuit, allongée seule, dans le froid d’hivers de mon grand lit où rien ne me réchauffe sauf ma bouillotte qui chatouille mes pieds, des nuits qui paraissent de plus en plus longues, que ni mes livres ni mes films que j’adore regarder puissent apaiser le vide que je sens en moi. Le silence, le calme que je prétends apprécier me suffoquent parfois que même mes cris ou mes larmes s’atténuent seuls sans laisser d’effet.

En fermant chaque fin de journée ma porte, je commence par enlever mon masque. Un masque bien perfectionné que les années ont pu rendre invincible. Le masque d’une fille, ou plutôt d’une femme de principe, libre, indépendante, intellectuelle, active, une femme qui ose et qui ne refoule ni ses mots ni ses envies. Une femme qui se révolte contre toutes les valeurs d’une société que je ne vois pas faites à mes mesures. Dénudée de mon masque, je redeviens rêveuse, douce et surtout vulnérable.

J’ai bon crié fort que je ne me lierai jamais sans amour, sans une affinité physique et surtout cérébrale. Que je ne céderai jamais pour plaire à X ou pour satisfaire Y.

Durant mes années passées j’ai croisé des hommes « merveilleux » avec qui j’ai passé des beaux moments de complicité extrême, mais quand au fil du temps leurs masques s’estompent, et je me retrouve déçue, prête à faire des concessions, mais pas jusqu’à descendre aussi bas, et je reviens à la case départ, seule, le cœur brisé, et tout devient charabia dans ma tête.

Et enfin, je me trouve pas différente des filles que je croise chaque jour, en quête d’un mari, chacune avec ses critères, de beauté, d’argent, de position socioculturelle, ou comme moi en quête d’un fou qui a la tête pleine. Est-ce absurde ? Mais oui, je veux un fou qui a la tête bien pleine, qui puisse m’éblouir avec sa grandeur d’esprit et en même temps me mener loin dans un monde qu’on vivra différemment à deux sans aucune limite du monde des communs.

Et oui, je veux me trouver un mari, pas pour porter cette robe blanche de fée, mais je la veux rouge aux couleurs de ma passion. Je ne veux rien de matériel, les vrais sentiments me suffisent. 
Je veux me marier pour combler le vide de mes longues nuits par un câlin ou par le récit de nos journées. 
Je veux me marier pour avoir un enfant que je n’ai pas à cacher ou à lui mentir sur la façon de sa conception, un enfant qui me dise maman, qui me réveille fiévreux la nuit, que je gronde à cause de ses mains salies, de son pantalon déchiré ou de sa note décevante, mais que je regarde avec amour dormir comme un ange dans la chambre à côté.
Je veux me marier pour partager nos soucis, nos moments de détresse ou de joie.
Je veux me marier pour partager un bout de chemin à deux, vieillir à deux et partager des souvenirs bons et mauvais à deux.
Je veux me marier pour que je puisse dire « nous » et pour cela il me faut cette signature sur ce bout de papier.
Je ne suis pas égoïste, mais ce que je veux à moi, je trouverais un grand plaisir à le donner multiplié par deux.


Oui je veux me marier, en restant la femme de principe, libre, indépendante, intellectuelle, active, qui ose et qui ne refoule ni ses mots ni ses envies mais qui veut les partager à deux avec un homme que je n’ai pas encore croisé et que je ne croiserais peut être jamais car il est le mélange de tous les hommes que j’ai adoré dans les livres que j’ai lu. Et je reste encore seule mais bien entourée en attendant qu’un jour je puisse me marier.

samedi 19 septembre 2015

Les gens qui passent


Il y a des personnes qui viennent, qui partent, qui passent, qui disparaissent, comme ça, le long de nos vies. Des personnes qui surgissent de nulle part, sans vraiment les connaitre…

Des personnes qui passent, comme le passage d’une brise d’été, qui rafraîchit pour un moment avant de partir à jamais, comme un oiseau qui survole une falaise en fin de journée, comme les photos dessinant des sourires figées collées à un album de souvenirs usé, Comme une ombre qui nous suit en une journée d’hivers ensoleillée, des passages qui nous mènent vers l’illusion d’un rêve ou d’une évasion.

Ces personnes passent pour un moment, un moment qui ne dure que quelques heures, quelques jours ou quelques mois, et ça peut parfois durer des années.

Ces personnes nous écoutent sans nous infliger leurs conseils, sans faire des jugements et sans dicter les sensations qu’on devait avoir ou les gestes qu’on devait faire… C’est ce qu’on avait besoin, ce qu’on attendait. Dans un moment où tout va mal, où on se sent seul, désorienté, désemparé, incompris, on veut juste qu’on nous écoute sans pour autant nous imposer la solution miracle à tous nos problèmes. Et ces personnes qui ne font que passer sont là…

Le temps de ce passage, on est face à une présence, on la sent si imposante mais si légère que parfois on croit qu’on a tout simplement rêvé.

Une présence illusoire mais illusionniste qui a beaucoup d’impact sur nos vies.

 Une présence qui absorbe nos pensées parfois coloriées en rose et souvent arrosées de douleurs qu’on ne fait que refouler.

Une présence qui influe nos humeurs et dessine souvent un sourire sur un visage imbibé de larmes qui sillonnent en silence sur des joues fatiguées par les années.

Puis un jour ils partent, on ne les reverra surement plus jamais. On se convint, que c’est la volonté du destin ou l’œuvre d’une certaine divinité.

Un destin qui approche les gens puis les éloigne, et on essaye d’être compréhensif, de croire qu’on n’y peut rien…

Mais les jours passent et même les années, et ce vide se creuse, devient plus pesant et on aime bien reprendre les jours en mains, les faire revenir pour un moment, juste pour poser quelques questions : est-on encore vivant pour eux comme ils le sont pour nous? Passe-t-on par leurs pensées même pour un instant ?


Et ce ne sont que des questionnements… sans réponses….

jeudi 15 août 2013

Le monde à l’envers…



Après toutes mes années vécues, avec toutes mes réussites et mes échecs, avec tous mes moments de bonheur et de peine, après avoir pensé que je me connaissais si bien, il s’est avéré que j’avais tort.

J’ai découvert enfin que j’avais plus de défauts que je ne le croyais. J’ai découvert que les conséquences de mon mauvais caractère ne me touchent plus, moi, uniquement, mais elles s’étendent pour causer la peine de ceux qui m’entourent, et surtout ceux que je « prétends » aimer. Je découvre enfin que je suis si monstrueuse et que je n’engendre que peine et malheur.

Le découvrir enfin, ou me permettre de le découvrir en me jetant mes quatre vérités à la figure n’est pas aussi facile à accepter, à digérer, mais tant qu’on le dise, apparemment, c’est la vérité que je n’arrive pas à déchiffrer, mais heureusement qu’on m’a grand ouvert les yeux.

Et comme j’ai un autre fâcheux défaut de vouloir être perfectionniste, j’ai décidé, moi illusions, dans ce contexte de sang et de pleurs, de porter quelques modifications à ma monstrueuse personne pour atténuer les désastres que je cause avec mon fichu caractère…

 Et j’ai décidé d’apprendre à être comme suit :

  • Apprendre à perfectionner mon hypocrisie, d’éviter mon franc parler, de dessiner pour toujours un sourire figé, ça me permettra surement d’avoir plus d’amis et d’être plus sociable que je ne le suis.
  • Apprendre à applaudir les réussites comme les défaites. Pourquoi pleurer nos défaites, ne sont elles pas des leçons de vie ? Et il faut savoir que personne n’est responsable de ses échecs, les autres sont les seuls engendreurs. Comme c’est confortable et apaisant de le savoir, de se le dire et de se le répéter, ça rend plus zen et plus léger.
  •  Apprendre à dire que le ciel est toujours dégagé, que le soleil ne fait que briller, ne jamais annoncer que l’orage va bientôt éclater, rien ne vaut le plaisir d’être surprit et charmé quand avec le rire on se trouve tout trempé.
  • Apprendre à encourager ceux qui croient naviguer sur la voie du bonheur, les inciter à continuer leur avance acharnée, sans jamais annoncer qu’au bout du chemin l’enfer est bien caché. Cela leur permettra d’apprécier l’illusion de bonheur qu’ils vivaient, même si c’était juste pour un bout de moment.
  • Apprendre à admirer les vagues agitées, en écumes sur le sable elles se brisent, infiltrant des rayons de soleil dorés, comme si elles s’apprêtent à danser, en partage, dans une valse à deux, dans une messe que les cloches viennent d’annoncer. Il n’y a que l’intérieur de l’âme qui peut fermenter et couvrir la surface d’une mer agitée et faire engloutir le son des cloches qui assourdit les cris du cœur.
  • Apprendre à être plus égoiste, à ne penser qu'à ma personne et à son bien être, tout ce qui m'entoure n'est qu'éphémère et ne pourra rien m'apporter.
  • Apprendre à garder mes conseils pour moi, à ne plus analyser, à ne plus faire de réflexions, ce que je vis me suffit.
  • Apprendre à couper tous les liens du sacré. La terre avec sa fermeté, n’est qu’un point d’appui pour voler très haut, vers les nuages ou vers les rêves qu’on excelle à dessiner. Et il faut surtout oublier que depuis  les nuages, chuter vers la terre ne cassera jamais les pieds.
  • Apprendre surtout à la fermer et à arrêter d’illusionner, une monstre ne doit jamais pleurer.

mercredi 17 avril 2013

Extrémisme de toutes les couleurs…

Qu’est ce qui se passe dans mon pays ? Une question qui me revient depuis quelque temps. Qu’est ce qui a pris ma Tunisie pour qu’elle passe d’un pays moderne, modéré, convivial sans que ça touche vraiment à son unité à un pays où règne la violence? Un pays avec ses trois milles années d’histoire qui n’ont jamais divisé cette société où, aujourd’hui, chacun veut affirmer un mode de vie étranger à celui habituel ? Est-ce c’est pour s’affirmer, se prouver une existence ou une place particulière ? 

Moi, qui me croyais extrémiste dans mes façons de penser ou de traiter certains sujets, je me qualifie maintenant comme des plus équilibrées et des plus modérée (bien sur, tout est relatif). 

Je ne vais en aucun cas blâmer qui que ce soit, je me contenterais juste de donner une vision plus raisonnable des choses (selon mon propre raisonnement qui peut être tordu). Il suffit de lire ou de voir certaines pratiques partagées sur les réseaux sociaux, sur les journaux ou même sur les plateaux télévisés pour déduire la tendance à stéréotyper certains actes ou actions d'extrémistes et de faire des jugements de valeur. Difficile d’être complètement objectif, de ne pas prendre position. Mais a-t-on demandé le pourquoi ou essayer de chercher comment remédier à ce fléau d’extrémisme ? 

 Deux phénomènes m’écœurent, me choquent comme une grande partie de mon peuple. Le premier, ce sont ces jeunes qui laissent tout derrière eux, leurs familles, leurs études, leurs avenirs et même leurs rêves de jeunes pour se transformer en « djihadistes ». Des jeunes qui portent les armes, tuent et torturent au nom de dieu pour une cause qu’ils pensent juste ou on les a convaincus qu’elle l’est. Des jeunes qui en criant « Allah est le plus grand » sont prêts à massacrer leurs semblables en espérant un paradis proche où ils seront récompensés par des « houris » destinées justes aux martyrs, et quels martyrs!!!… 

 D’autre part, sur l’autre côté, des jeunes filles s’exhibent les seins nus pour réclamer une liberté qu’elles croient menacée. Elles annoncent par leurs gestes et par les mots écrits sur leur chair parfois fraiche de jeunesse ou mal traitée par les années, qu’elles sont propriétaires de leur corps et qu’elles sont libres d’en faire tout ce qu’elles désirent en voulant passer le message, ou plutôt c’est ce que certains ont voulu qu’elles passent, et que la « chariaâ » est la grande menace pour cette liberté.

Personnellement je classe ces deux actions comme actes d’extrémisme dans le même panier. Chaque action est mal vu par certains, chacun selon l’angle où il se positionne. Mais ne sont-ils pas deux actes réclamant une liberté que chacun pense bafouée ou menacée par l’autre ? 

 Ces jeunes vêtus de leurs barbes et de leurs longs kamis, ces jeunes qui se dénudent le torse, sont tous des tunisiens, perdus, vulnérables, sans attaches (et les attaches ne doivent pas se limiter ou être toujours synonyme de religion). Des jeunes faciles à manipuler et à influencer et cette influence n’est plus nationale. Ces jeunes sont à la recherche d’un idéal, d’un exemple, et chacun d’eux a eu contact avec « un encadreur » extérieur qui a voulu donner un modèle à des jeunes qui cherchent n’importe quel modèle à suivre. Le pire c’est que chacun de ces jeunes a la certitude qu’il détient toute la vérité, qu’il a tous les droits, toute la liberté et il se donne même le droit d’exiger « sa » façon de voir les choses à son entourage sans hésiter à utiliser ou employer la force sous toutes ses formes. Ces façons d’œuvrer font écœurer certains et donnent envie à les vomir pour d’autres, et ce ne sont que des jugements.

 N’est-il pas plus raisonnable, qu’au lieu de souhaiter la mort à ces « djihadistes » là où ils sont allés mener une guerre qu’ils croyaient sienne. De leur souhaiter de crever pour qu’ils ne puissent pas un jour revenir semer la pagaille dans un pays déjà instable. Au lieu de dénier, de souhaiter la mort à ces jeunes filles qu’on voit salir l’image de la femme tunisienne qui se veut libre, moderne, responsable, ne ressemblant ni à celles des talibans ni aux occidentales, et d’être tout simplement une tunisienne et fière de l’être? N’est-il pas plus raisonnable de demander le pourquoi et le comment dépasser cette impasse ? N’a-t-on pas laissé la porte ouverte aux autres pour influencer nos jeunes fragiles et fragilisés pour mille et une raisons ? 

Ces jeunes n’ont-ils pas droit à une éducation plus adéquate pour une personnalité plus stable et plus fière de son appartenance, de ses origines et de ses valeurs sans pour autant être facile à manier et à manipuler par tous ceux qui veulent passer un exemple qui n’est pas le nôtre ?

 Alors, arrêtons de condamner, arrêtons de blâmer et de traiter chaque acte de tous les noms, arrêtons de faire des jugements et cherchons des solutions. Des solutions dans une bonne éducation, dans un bon encadrement, dans une bonne écoute, donnons à nos jeunes des armes, mais pas des armes de feu. Des armes ou plutôt des armures avec lesquelles ils pourront ne pas être faciles à influencer.

 Le problème n’est pas dans ces idées étrangères à nous, des idées extrémistes et destructrices d’un côté comme de l’autre. A Ces idées ont n’y peut rien, ils sont là, c’est l’un des résultats de la mondialisation. Une fermeture à l’extérieur, une société fermée, ne peut jamais être la solution. 

 Mais ce qu’on peut faire c’est donner à nos jeunes des compétences qui leur permettent de faire la part des choses, leur permettent d’être des entités et pas de simple brebis qui suivent un troupeau qui n’est pas forcément le leur et qui marche contre le courant pour faire l’intéressant. Et cela ne passe pas dans les débats télévisés, c’est toute une éducation.

 Et quand nos jeunes auront tous les outils pour savoir eux même choisir rationnellement, et seulement en ce moment, vous pouvez chers politiciens dire que vous avez confiance en ce peuple tunisien ou que notre peuple n’est pas dupe, car pour le moment il l'est…

lundi 17 septembre 2012

Étranger...


— Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
— Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
— Tes amis ?
— Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
— Ta patrie ?
— J’ignore sous quelle latitude elle est située (...).
— Eh ! Qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
— J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire, l’étranger


Étrange étranger, il n’est pas seulement le différent des autres, celui qui ne se plie pas aux normes communes. Être un étranger, c’est aussi quand on n’arrive plus à se connaitre. Être étranger face à soi même, se chercher sans se trouver, sans se définir ou se connaitre.

Être étranger vis-à-vis aux autres peut être dépassé, supporté, tant que la différence est définie. Avoir d’autre repères, d’autres habitudes, d’autres normes, être juste un passager, c’est la vision des autres qui définissent l’étranger.

……………

Elle, elle se sent étrangère ou étrange. Ce n’est pas dans le regard de ceux qui l’entourent qu’elle le perçoit.

Quand dans la rue de son pays elle ne fait que se balader. Tous les visages qui passent sont déformés, les paroles ont changé, les regards sont loin et vidés, comme si personne ne sait où il se dirigeait, ou où demain va le mener. Son pays lui est devenu étranger, même sa ville et le quartier qu’elle connait. Rien que ce grand bleu mystérieux qui est resté le même, avec ses contrastes, ses grandes colères et la paix qu’il donnait.

Quand elle se regarde dans un miroir, elle ne se voit plus, c’est une autre qu’elle a en face d’elle. Ce ne sont ni ses yeux ni son regard, ce n’est même pas son reflet.

Même quand elle ferme les yeux, cherchant dans ses profondeurs ce qu’elle est ou ce qu’elle était, elle se trouve face à un étranger.

Elle cherche l’enfant qui l’habitait, l’enfant qui en elle souriait, l’enfant qui la faisait danser et chanter… il l’a déserté.

Elle cherche le rêve qui la guidait, dessinant un ciel ensoleillé, la menant à des mondes enchantés… des nuages noirs l’ont camouflé.

Elle cherche son cœur qui jadis battait, l’emplissant d’espoir, de vie et de gaieté… il a cessé de vibrer… il est complètement vidé.

Elle cherche dans sa tête toutes ses idées, ses mots et ses proses qu’elle composait, son esprit fou et raisonné… même sa tête l’a lâché… elle n’arrive plus à fonctionner…

Le vide, le flou l’enveloppait, elle n’y est plus, elle n’est même pas l’épave de ce qu’elle était. Elle espère un jour se retrouver, ou au moins trouver un cadavre à enterrer, porter le deuil ou se ressusciter, pour ne plus être cet étranger.

Elle ne sait plus si c’est simplement passager, si c’est le repos du guerrier après un combat qu’il vient de quitter, ou c’est une perte à jamais, que ses débris sont trop éparpillés pour pouvoir un jour les rassembler.

Alors, elle perd tous les repères, elle s'accroche à des nuages, de merveilleux nuages, elle garde quelques souvenirs gravés dans une mémoires effacée, des promesses non assumées, et elle sait que ce n'est qu'illusoires... Elle ne sait plus si elle plane ou elle ne fait que chuter...

dimanche 9 septembre 2012

ناري على ولادك يا تونس


ناري على شبابك الي خرجوا و ما رجعوش

ناري على حلمك الي في ترابك ما لقيتوش

ناري على امّ تبكي ولدها الّي ما دفنتّوش

ناري على بحرك الّي هزّو و ما قبلوش


ناري عليك يا تونس

ولادك هجروك

صبروا عليك و ستنّوك

حلموا بيك و ترجّوك

شهايدهم و شهداءهم عطاووك

و بروحهم و دمهم مستعدّين يفدوك


اما

كيف تسكروا قدّامهم البيبان

و المستقبل ولاّ على ارضك محال

باعوا الّي عندهم و خلاّو لعيال

و ركبوا البحر

يعرفوا انّو الموت تنجّم تستناهم

اما هوما هكّة و الاّ هكّا ميتين

اما حلمة صغيرة خلاّتهم في غدوة متفائلين


و هزهم البحر

هزّ الامل و هزّ الحلمة

و خلّى في القلب قهرة

و على خد امّ دمعة



يا تونس وين ماشين؟

و حكّامك في عرس ملمومين

على الّي ماتوا مالملقهرة ماهمش مسؤولين

موش هوما رماووهم في البحر

اما نساو الّي هوما لزوّهم للبحر



الوطن الذي لا يحترم موتاه تبا له من وطن

jeudi 30 août 2012

Les échos du silence…



Joseph Joubert a dit un jour "Le reflet est pour les couleurs ce que l'écho est pour les sons." Mais il a omis de préciser que le silence a un écho plus fort et plus pesant que tous les sons…

Une histoire muette, sans mots prononcés, sans sons, une histoire de silence en silence…

Son billet d’avion attendait dans son sac depuis deux semaines déjà. Un aller retour et une escapade qui ne durera que vingt heures, elle n’avait pas pu se libérer que pour ce bout de temps.

Un billet d’avion qui avait attendu une confirmation, une confirmation promise et même jurée dans un autre temps. Une confirmation qui n’était jamais venue, c’est le silence de non confirmation.

Le jour venu, elle se retrouve avec son petit sac à la main. Elle n’avait rien comme bagage, sauf son parfum et sa robe couleur aubergine. Elle avait emporté aussi une grande bougie aux senteurs de lavande. Seule sa lueur et sa senteur saurait embellir son voyage.

Son avion avait atterri vers seize heures. Elle savait que personne ne sera là à son arrivée, personne à l’attendre, personne n’affleurera ses joues, personne ne lui souhaitera la bienvenue, personne ne tiendra sa main pour lui faire visiter le grand jardin.

Elle avait traversé seule la foule, observant les rencontres et admirant les cris de joies des retrouvailles. Seule, son sac à la main, ses grandes lunettes noires cachaient ses yeux qui avaient refusé de verser même une larme pour soulager sa solitude, ou pour accompagner son silence dans tout ce vacarme.

La foule se dispersait. Elle était debout seule au milieu de nulle part. Elle n’avait pas voulu penser à ces vingt heures, ni au comment elle allait les passer.

Aucune envie de passer par cette grande porte vitrée. Elle n’avait ni adresse ni lieu où aller. C’est seulement le vide du silence qui l’enveloppait…

Elle voyait le soleil disparaitre, une longue nuit vient de commencer. D’un pas lent elle avançait, s’installa à une table dans un café isolé, et elle demanda son premier expresso.

Des passagers s’attablaient et d’autres partaient. Elle prit sa bougie, alluma son briquet, la lumière tamisée et le parfum doux, l’accompagnaient dans la lecture du livre qu’elle venait d’acheter. Les heures passaient et les pages se succédaient, des mots d’une grande banalité. La musique diffusée était la seule beauté dans cet espaces plein de fumée.

Tout en elle était figé, elle n’avait aucune sensation ni même une envie de rêver de ce qu’aurait pu être ce voyage qu’elle a fait, rien ne pourrait l’expliquer.

A dix heures du matin, elle plaça quelques billets pour les cafés qu’elle avait savourés. La bougie agonisait en soufflant ses dernières lueurs. Juste à coté, elle avait placé le livre qu’elle venait d’achever. C'était une histoire qui se terminait par un baiser et un amour pour l’éternité, ce n’était qu’un conte de fées.

Quand la cloche sonna ses douze coups, elle était enfoncée dans son siège, pour le voyage de retour.

.......

On s’entête parfois à faire des choses qui n’ont aucun sens, qui n’aboutissent à rien, on le sait, mais on les fait quand même. C’est peut être pour se prouver que certains bancs ont plus de charme quand ils sont vides, entourés simplement par le silence, ou par l’écho du silence…

mercredi 13 juin 2012

La noyée …


C’était une princesse par un jour d’été, qui sortait faire sa balade au bord d’une plage qu’elle connait.

La balade l’a emportée, ses pieds l’ont menée loin des lieux sûrs qu’elle avait l’habitude d’aborder.

L’eau fraiche de la mer l’a appelée, l’invitant à se rafraichir et apaiser ses jambes fatiguées.

Le soleil l’illuminait, faisait briller ses cheveux qui caressaient, la peau blanche de ses épaules couleur de lait.

Ses pas avançaient vers les profondeurs de l’eau salée, elle ne pouvait pas se noyer, elle qui avait su toujours nager.

Brusquement, le soleil s’était éclipsé, un vent violent la balançait, la mer douce devenait très agitée.

Elle ne voyait plus ce qui l’entourait, ses pieds ne trouvaient plus la terre ferme qui la tenait, tout autour d’elle devenait obscurité.

Elle essayait de se calmer, ce n’était qu’une tempête et elle finira par vite passer, elle resta clouée mais le courant l’emportait.

Mais rien n’avait changé, à ses yeux épeurés, tout autour d’elle s’agitait et bousculait, elle ne savait même plus nager.

Elle a tendu la main, cherchant une paille pour s’accrocher, un espoir pour lutter, mais tout autour d’elle s’écroulait.

La main qu’elle voulait tenir, pour la soutenir, refusait de croire qu’elle, la princesse qui savait seule nager, pouvait se noyer.

La mer pouvait ne pas être profonde, le noir qui l’entourait pouvait ne pas être une totale obscurité, c’était peut être elle qui dramatisait.

Pouvait-on savoir que dans un moment de détresse, tout parait noir et même les lumières disparaissaient ?

Pouvait-on savoir qu’elle pouvait avoir peur, et que dans sa peur elle ne voyait plus sa route et qu’elle se sentait perdue à jamais?

Pouvait-on savoir qu’elle n’attendait qu’un mot, qu’une petite paille ou une poigné de main qui minimise sa peur et sa détresse exagérées?

Pouvait-on savoir qu’elle se sentait seule, abandonnée même dans cette mer qu’elle connaissait et qui l’absorbait dans ses profondeurs agitées?

Pouvait-on savoir qu’elle voulait crier, quand sa tête s’enfonçait, mais qu’aucun son ne pouvait sortir de sa gorge nouée ?

Pouvait-on savoir qu’elle percevait sa fin devant ses yeux, et qu’elle pleurait la perte tous ceux qu’elle avait aimés ?

Pouvait-on savoir que dans son dernier souffle avant de se laisser absorber, elle voyait son rêve de la fin d’été, s’écrouler pour l’éternité?

Et c’était l’histoire d’une princesse, qui, dans un moment de détresse, avait laissé une vague l’empoter vers sa fin.

Une princesse qui se noyait mais que personne ne croyait, qu’elle avait perdu la capacité de nager…

Une princesse qui n’avait même pas su dire adieu…

mercredi 9 mai 2012

Elle a oublié…

Des mots d’un homme déçu, apprenant que sa bien aimée a oublié des moments qui auraient du les marquer, à jamais…

 Elle a oublié 
Les dates du passé, d’une histoire d’amour qui les a fait voyager, dans une autre vie toute nouvelle à leurs yeux… 

 Elle a oublié 
Les premières lettres prononcées, sans calculs et sans préjugés, pour les unir à jamais…

 Elle a oublié 
Les moments où ils se confiaient, dévoilaient leurs plus grands secrets, comme s’ils se connaissaient depuis une éternité…

 Elle a oublié 
Le premier mot prononcé, le premier regard échangé et le premier touché…

 Elle a oublié
 Leurs disputes auxquelles ils ne pouvaient s’échapper, les moments où ils se retrouvaient plus amoureux qu’ils n’étaient, car, ils ne pouvaient rester, pour un moment séparés…

 Elle a oublié
 La fleure qu’il tenait, la fleure qu’il offrait, et de sa senteur, il ne restait qu’un reflet, une ombre sur l’eau qui disparait, avec le vent qui soufflait…

Elle a oublié
La musique qu'ils écoutaient, le tango qu'ils dansaient, et même les silences qu'ils partageaient...

 Elle a oublié
 Mais elle n’aurait jamais du oublier, en amour elle devait tout maintenir en elle graver, tout mémoriser, les beaux moments comme les mauvais,  surtout les premiers moments même s'ils se répétaient…

 Elle a oublié 
Et lui dans son chagrin enfermé, se demandait comment aurait elle pu oublier, car en lui, d’elle aucune sensation ne pouvait être effacée, et c’est inutile de lui faire rappeler, certains moments que dans sa mémoire elle n’a rien gardé… ça n’a plus aucun sens ni aucun intérêt… Sa déception n’est pas à raconter…