dimanche 22 décembre 2013

A mon psy…





Comme beaucoup de gens ces derniers temps, je me suis trouvée sur ce fameux divan en cuir noir d’un psy. A vrai dire c’est confortable de s’allonger avec cette lumière tamisée en admirant le plafond tout blanc, mais ce qui est dur, c’est d’essayer de se confier.


 Dans un tel moment j’aimerais dire certaines choses à mon psy :


« Je ne sais pas si ce qui m’a mené vers toi est mon état de stress, mes insomnies chroniques ou juste mes idées suicidaires. Je ne sais pas aussi si j’espère en sortant de chez toi me trouver avec un nouvel habit et un nouvel esprit ou simplement je me fais trop d’illusions. Et je me demande souvent si j’ai vraiment besoin d’un psy ou c’est simplement ma folie qui m’a menée vers toi.


Allongée sur le divan , je préfère fermer les yeux, comme si j’avais besoin de toute ma concentration pour pouvoir pénétrer en mon intérieur, ou peut être j’ai peur que mes yeux me trahissent, ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l’âme ?


 Mais, en m’enfonçant dans mes labyrinthes, je ne trouve que des murailles et des portes doublement fermées, même si certaines fenêtres sont ouvertes, elles ne laissent s’infiltrer qu’une petite dose de lumière et le reste est bien gardé aux obscurités de mon moi. Pourrais-je un jour briser ces arcades ? Laisser le soleil me pénétrer et se libérer de cette tête qui n’arrête jamais de bouillonner.


Alors cher psy, même avec ce sourire qui se dessine sur ton visage ferme, je comprends bien comment tu fonctionnes, je connais tous tes astuces et je sais que tu te croix si expert pour me pousser à me délivrer et dévoiler tout ce qui est sombre en moi et que tu auras recourt à toutes les techniques lues dans tes manuels de base et par la suite analyser ma personne. Une personne si simple d’apparence et  au fond si compliquée. Un mélange de force et de vulnérabilité. Un Grand sourire ou un rire sonore sur une âme meurtrie.

Mais attention cher psy, ne cherche pas dans mon enfance des raisons à mes délires et n’essaye jamais de me débarrasser de mes folies, je sais avoir recours à la raison quand il le faut, je sais aussi quitter la table en gardant la tête haute, et surtout je ne veux pas de recommandations ou de conseils, je suis trop têtue pour les suivre.
Alors, contente-toi d’être là, de supporter mes larmes et mes rires, mes bavardages et mes silences, mes forces et mes faiblesses et surtout d’illuminer ce divan noir quand tout devient ténébreux autour de mes délivrances… »

Enfin, j'arrive à réaliser que je ne suis pour mon psy qu'une fiche qu'il classera entre celle de son ex- patiente et celle qui occupe pour le moment ce canapé noir, et rien de plus, alors pourquoi casserais je encore mes neurones? ...