lundi 26 décembre 2011

Lettre d’une femme blessée…


L’amour peut il suffire pour faire revivre une relation de couple ?
Le pardon peut il effacer toutes les traces d’une blessure ?
Le temps est il capable de faire oublier une trahison ?
La passion peut elle effacer les séquelles d’une peur qui s’est installé au fond d’elle ?

Elle, c’est une femme, une femme éprise d’un amour sans limite, comme toute femme séduite par des mots doux, des sentiments qui la comblent et comblent la femme en elle. Une femme avec toute sa vulnérabilité cachée sous les masques d’une femme dure qui ne se plie jamais.
C’est une femme qui a pris la main qui s’est tendu à elle. C'est une femme qui a cru ses mots, quand il lui a promis un paradis qu’elle n’a jamais connu. C’est une femme qui a fait un bout de chemin, essayant de préserver cette chance d'être pour une fois aimée en pensant qu’elle est la seule à connaitre ou à vivre un bonheur qui n'était pas permis à tout le monde.

……

Des années sont passées… Elle avait promis de tout oublier, de ne plus évoquer ce dérapage qu’elle a d'au fond d’elle souvent espéré effacer. Mais une peur étrange s’est installée en elle.

Avec ses mots hésitants, elle a essayé de lui expliquer ce qu’elle n’a jamais pu directement annoncer, ce qu'elle n'a jamais eu le courage de le lui dire. Et elle lui écrivit, dégageant le poids de toutes ces années de peur, d’inconfiance et d’hésitation… Cherchant en elle ce qui reste d’un courage perdu, elle lui trace en lettres quelques uns de ses maux :

« J’ai caché en moi ce malaise, affichant un masque de sourire, croyant que les années sauront me faire oublier ce que, un jour j’ai enduré. Je sais que je t’ai tendu la main, disant que dans mon cœur je n’ai aucune rancune. Que ce qui nous a lié était assez grand et assez fort qu’il a pu effacer tous les faux pas et tout recommencer, ou peut être tout reprendre comme si de rien n’était. Que même avec ma blessure profonde j’ai essayé de ne pas te blesser, de ne pas t’infliger les reflets du mal qui me rangeait. Que même dans mes colères ou dans mes mots blessants, qui voulaient te faire mal ou te faire souffrir, tu me faisais de la peine et au fond de moi j’aimais effacer tous mes mots et tous mes coups que j’ai frappé sans te toucher.

Et toi, de ton coté, tu te défendais, cherchant en moi le bouc émissaire qui prend en charge toutes les responsabilités, et tu as bien ciblé, direct vers ce qui blesse le plus, qui fait mal le plus… Tu as touché à mes faiblesses en t’aimant, mes faiblesses en niant toutes les règles du jeu devant un homme oriental qui ne fait que juger. Et c’était ces coups qui m’ont tué plus que le fait que tu as dans un moment de faiblesse, de folie, ou d’illusion d’amour, succombé à la tentation…

Et après ces années, je ne peux pas nier que j’ai peur, que le temps n’a pu ni effacer ni atténuer, la blessure qui refait surface à chaque fois où j’essaye de l’étouffer. Et même avec tout l’amour que j’ai en moi, l’amour que je n’ai pas pu oublier, comme je n’ai pas pu effacer les moments qui me faisaient mal, même avec tout cet amour j’ai encore peur.

Oui j’ai peur, peur qu’un jour tu sors une autre fois la même arme que tu as jadis utilisé, et qui a avec efficacité tranché.
Peur que tu considères mon pardon une faiblesse, mon amour une faiblesse, mon dévouement une faiblesse, et ma passion un péché.
Peur que tu me tranches le cœur une autre fois par la même plaie, et remuer la blessure qui n’a jamais su se rétablir, me laissant une épave emportée par les vagues d’un océan qui n’a pas de limite, car, j’admets, que je n’ai jamais su prévoir tes colères ni pu les atténuer.

Il y a des choses qu’on ne peut pas effacer, surtout aux moments où on ne devait pas y songer. Des choses qui surgissent de nulle part, qui envahissent la pensée comme une avalanche destructrice qui balaie tout dans sa trajectoire ne laissant ni beau ni laid.

Comment pouvoir ne pas y penser si on connait tous les détails, les gestes, les mots, et même les souffles échangés ?
Comment ne pas se demander, si tu as crié son nom, crié les mêmes mots d’amour, si tu as embrassé ses courbes et si tu lui as dit viens avant de vous allonger ?
Comment ne pas se demander, si tu as embrassé son cou, si elle a senti ton souffle chaud, si tu as tenu son sein dans la paume de ta main en lui chuchotant que tu l’aimes ?
Comment ne pas se demander, si ta langue fera le même parcours, suivra les mêmes monts et traversera les mêmes vallées jusqu’à ce qu’en elle tous les plaisirs sont éveillés ?
Comment ne pas se demander, si tu l’as laissé entendre ton cœur, qui battait à la chamade?
Comment ne pas se demander, si elle a laissé un bout de toi sans le toucher, sans le caresser, sans l’embrasser, où, en toi, elle n’a rien laissé d’inexploré ?

Comment ne pas se demander, si tu as eu ces gémissements, prononcé ces mots que tu ne cris qu’à ces moments, ou si tu as poussé le même cri en jouissant ?
Comment ne pas se demander, si tu avais eu le même sourire, le même étincellement des yeux, signe de ta plus grande satisfaction ?

Dis-moi juste comment, pourrais-je ne pas poser mes questionnements ? Comment étouffer ma peur et repartir vers un autre horizon ?

Dois-je partir ? Me chercher, en essayant de me retrouver loin de tes cieux qui me comblaient en chassant mes hallucinations ?
Ou, dois je compter, sur ta patience qui m’apprendra à apprécier l’amour qui nous uni sans aucune hésitation ?

Aucune solution n’est parfaite. Rien n’est parfait quand deux sentiments contradictoires me hantent tout le temps, te fuir vers un monde où tu ne sauras me retrouver ni je pourrais te chercher pour pouvoir vivre en paix, ou courir pour cacher ma tête en toi pour que tu me serre fort dans tes bras, et vivre encore cette illusion qui me berçait pour longtemps… »


Et elle court si loin, essayant de ne pas regarder derrière elle. Et elle ne sait plus, si elle le fuit lui, se fuit elle-même, ou elle fuit cet amour qu’elle n’a jamais compris les raisons…

Et la route perd son traçage, s’efface, tout n’était qu’illusions, tout n’était qu’hallucinations. Des délires d’une femme qui s’est réveillée après un long sommeil, faisant défiler les images d’un rêve qui s’estomperont avec le temps…

dimanche 11 décembre 2011

Tu oublieras…



Tu oublieras,
Nos musiques adorées, nos chansons écoutées et nos peines partagées…

Tu oublieras,
Nos promesses prononcées, nos vœux désirés et nos rêves non réalisés…

Tu oublieras,
Nos longues nuits d’hivers, où on se réchauffait le cœur, sans oser fermer l'oeil…

Tu oublieras,
Mes rires et mes plaisirs, mes folies et mes désirs, et l’amour que je t’avais porté…

Tu oublieras,
Mes larmes que j’ai pleurées, mes joies que j’ai criées, quand tu me tenais à toi…

Tu oublieras,
Nos mots prononcés, nos silences qui duraient, nos retrouvailles adorées, sans pour un moment douter…

Tu oublieras,
Que dans tes veines j’ai coulé, que dans les miennes tu habitais et qu’on avait en canicule frissonné…

Tu oublieras,
La main que tu m’as tendue, pour me donner espoir, dans une vie que je voyais en noir…

Tu oublieras,
Une larme que tu as essuyée, quand sur ton épaule je pleurais et tu me serrais à toi…

Tu oublieras,
Que c’était un mois de mai, qui ne sera jamais effacé, mais qui sera juste oublié…

Tu oublieras,
Que c’était en juillet, quand ailleurs tu valsais, sur un pont je t’attendais et tu n’étais jamais arrivé…

Tu oublieras,
Les chaines qui te liaient, les promesses que tu jurais, et qu'il n'y a qu'une illusion de liberté...


Tu oublieras,
Nos doux baisers, que dans nos rêves on a désiré, et qu’on s’est mille fois échangé…

Tu oublieras,
Que souvent je t’emmerdais, souvent je te blessais et que tu ne voulais plus rien entendre de moi…

Tu oublieras,
Ce banc déserté, que personne n’osera approcher, le laissant en sang entamé, son dernier adieu…

Et tu te rappelleras des mots, que Lara criait dans l’une de ses splendides chansons : Tout, tout, tout est fini entre nous … Et les paroles que Mariot Pelchat a bien choisi : Je n’ t’aime plus

vendredi 9 décembre 2011

Une histoire de drague



Jamais il ne pourra oublier cet épisode de sa vie. Le temps de sa jeunesse, le temps des idées simples, quand tous les rêves sont permis et quand l’avenir est orné de beaux rosiers que les épines ne peuvent jamais blesser. Le temps de liberté, sans engagements, sans soucies, quand il se permettait de rigoler, de plaisanter, et surtout de draguer.

Comparé à ses copains de l’époque, il n’était pas un grand dragueur, il était juste l’ami de tout le monde, et on l’enviait pour les belles filles qui aimaient sa compagnie, qui le cherchaient et riaient à ses blagues qu’il était le seul à savoir choisir et inventer. Dynamique, il parlait avec tout son corps, ses yeux, ses mains, sa tête, tout en lui créait l’animation, comme s’il voulait dire qu’il était là, présent, et pourquoi pas, qu’il était le meilleur. Mais au fond de lui, il enviait ses camarades qui vivaient une histoire de couple qu’il n’avait jamais connu même avec ses vingt ans dépassés. Ses camarades qui organisaient des sorties avec leurs copines, pour un café ou pour manger ensemble une pizza à deux, qui s’en foutaient de tout ce qui se passait autour d’eux pour apprécier leur joie à deux.

Quand il a commencé de regarder autour de lui, cherchant parmi ses amies celle qui pourra être sa petite amie, il a constaté qu’il les connaissait si bien au point qu’il n’y aura plus un charme particulier avec aucune d’elle. Alors, c’est en dehors de son petit cercle d’amie qu’il doit faire ses investigations, à son âge, la drague devient un besoin pour s’affirmer, pour s’annoncer comme un homme à part entière face à ses semblables. Et ce qui lui manquait, c’était juste un petit bout de courage.

A la fin de journée, en rentrant de la fac, il la revoit, c’est la copine de sa sœur, qui partageait avec eux le même wagon du train qui les mène chez eux, dans la banlieue sud de la capitale. Il la connaissait depuis déjà deux ans, ils s’échangeaient des banalités, mais il ne s’est jamais laissé aller avec elle. Ce jour là, elle commence à l’intéresser. Il s’attarde de plus en plus sur ses paroles, sur ses gestes, son calme et surtout son sourire, qui affleure légèrement ses lèvres en lui donnant un visage angélique.

De plus en plus, elle commence à l’intéresser, il s’efforce pour s’assoir à ses cotés, entamant n’importe quelle discussion pour l’entendre parler et pour allonger le trajet qui lui parait si court comparé à ce qu’il était. Sa façon de parler lui plaisait, et surtout sa façon de penser. Et toutes les filles qu’il connaissait deviennent banales et ne pouvaient pas l’égaler. Un jour, il a pris son courage, et d’une façon qu’il a voulue spontanée, il lui a proposé de déjeuner ensemble ou de boire un café. Elle lui répondait : « l’un de ces jours peut être, quand je pourrais me libérer ». De la sorte, elle a ouvert pour lui une porte d’espoir nouvelle à ses yeux.

L’un des lundis, les lundis magiques pour lui, où son père lui donnait son argent de poche, ses dix dinars qu’il doit gérer pour la semaine, et c’était pas mal pour lui, ses dépenses se limitait à un café dans la buvette du campus, une manche de billard, ou, s’il fait vraiment une folie, une pizza au thon au fastfood à coté de la fac qui lui coutait plus qu’un tiers de sa fortune. Le weekend, sa maman lui filait un dinar ou deux derrière le dos de son père pour une sortie avec les amis du quartier vu qu’il n’avait pas cours.

Ce lundi là, il était le premier à la gare, il l’a attendu, il voulait lui parler seul à seul pour insister sur son invitation qui recevait toujours la même réponse. Sa petite fortune en poche, le sourire aux lèvres et le regard charmeur, et elle n’a pas retardé à accepter. Ils se donnent rendez vous à midi devant le campus, mais elle a exigé de choisir le lieu pour qu’elle puisse être à son aise.

Rien ne pouvait décrire son état d’esprit cette matinée là, enfin il sortira pour la première fois seul avec une fille. Un peu tard comparé à ceux de son âge, mais enfin il a réussit.

Et midi arrive, il était déjà à son attente, et elle n’avait fait que quelques minutes de retard. Toujours sure d’elle, elle marchait lentement, et lui se maitrisait pour ne pas courir la joindre. En se dirigeant vers le petit resto pour étudiants juste à coté, elle lui a tenu le bras lui disant qu’elle connaissait un autre coin moins fréquenté où ils puissent déjeuner à l’aise. Au premier abord ça lui a énormément plu, surtout cette main qui a touché son bras pour une fraction de seconde, une main à la fois sure, ferme et douce qui lui a sonné la tête comme s’il a fumé une clope.

C’était un petit restaurant, chic comparé à son fastfood habituel, et il a cherché au fond de sa poche son argent en se disant, ça sera surement plus cher que ma pizza que j’ai programmé, j’ai bien mangé au petit déjeuner et je n’ai pas besoin de commander quoi que ce soit, alors tout va bien, l’essentiel qu’il soit avec elle. Il attendait ce moment depuis des mois déjà.

Voyant le menu, ses expressions ont changé, et quand elle a commandé, il n’arrivait plus à avaler sa salive, tous les mots qu’il a préparé, toutes les blagues qu’il a choisi, ont disparu et une seule chose le préoccupait, comment pourrait il faire un accord avec le serveur pour le payer plus tard. Elle a insisté qu’il commande lui-même, mais il n’avait aucune force pour mâcher quoi que ce soit. Une heure s’est passé, la plus lourde, la plus longue, la plus difficile qu’il n’a jamais vécu ou imaginé.

Quand l’heure du verdict est arrivée, et qu’il tenait le reçu dans la main, il a voulu disparaitre, il maudissait son ignorance et son manque de savoir faire. Il ne savait pas que dans certain lieu, un déjeuner peut dépasser le double ou même le triple de son argent de poche pour toute une semaine. Et il ne savait même pas comment aborder le serveur, et s’échapper à l’humiliation de sa vie.

A ce moment, elle approche, sortant de son sac à main des billets et en silence elle a réglé la facture et il n’a pas pu l’empêcher, ou même faire semblant de le faire. Pour la deuxième fois elle le pousse par le bras pour sortir en lui disant : « si tu es incapable d’assumer une histoire de drague, assumer ce qu’engendre une histoire de drague, pourquoi y aller ? On est si bien comme on est, on peut toujours parler et discuter sans besoin de gants, et les gants ne sont pas fait pour toi »

Depuis ce moment, ou plutôt depuis le moment où elle a mis la main sur son bras, il a su que cette jeune fille ne sera pas de passage dans sa vie.

PS : cette histoire de drague est inspirée d’une vraie rencontre qui a eu lieu depuis presque deux décennies… Comme le monde a changé depuis !!! Un diner ou une soirée dans une histoire de drague d’aujourd’hui peut dépasser de loin ce que touche un père de famille pour tout un mois !!!!! Est-ce nos filles qui sont devenues beaucoup plus exigeantes ou matérialistes ? Ou ce sont nos jeunes, et surtout ceux qui ont les moyens qui pensent qu’ils peuvent tout s’acheter avec leurs voitures, leur chéquier et leur laisser passer ?

Mais ces jeunes couples que je vois chaque jour se balader main dans la main au bord de la falaise, ou qui s’assoient sur les rochers les yeux dans les yeux, me rassurent que les choses simples n’ont pas encore disparues pour un soit disant luxe qui ne reflète pas vraiment le luxure des sentiments.

J’ai des pensées dépassées ou peut être arriérées ? Oui je le sais… Mais pour moi (qui aime le luxe et le confort par ailleurs :)) pense encore que rien ne vaut un moment de sincérité et un sentiment vrai, n’importe le lieu, ou le prix du café…