Comme
beaucoup de gens ces derniers temps, je me suis trouvée sur ce fameux divan en
cuir noir d’un psy. A vrai dire c’est confortable de s’allonger avec cette
lumière tamisée en admirant le plafond tout blanc, mais ce qui est dur, c’est
d’essayer de se confier.
Dans un tel moment j’aimerais dire certaines
choses à mon psy :
« Je ne
sais pas si ce qui m’a mené vers toi est mon état de stress, mes insomnies
chroniques ou juste mes idées suicidaires. Je ne sais pas aussi si j’espère en
sortant de chez toi me trouver avec un nouvel habit et un nouvel esprit ou
simplement je me fais trop d’illusions. Et je me demande souvent si j’ai
vraiment besoin d’un psy ou c’est simplement ma folie qui m’a menée vers toi.
Allongée sur
le divan , je préfère fermer les yeux, comme si j’avais besoin de toute
ma concentration pour pouvoir pénétrer en mon intérieur, ou peut être j’ai peur
que mes yeux me trahissent, ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l’âme ?
Mais, en m’enfonçant dans mes labyrinthes, je
ne trouve que des murailles et des portes doublement fermées, même si certaines
fenêtres sont ouvertes, elles ne laissent s’infiltrer qu’une petite dose de
lumière et le reste est bien gardé aux obscurités de mon moi. Pourrais-je un
jour briser ces arcades ? Laisser le soleil me pénétrer et se libérer de
cette tête qui n’arrête jamais de bouillonner.
Alors cher
psy, même avec ce sourire qui se dessine sur ton visage ferme, je comprends
bien comment tu fonctionnes, je connais tous tes astuces et je sais que tu te
croix si expert pour me pousser à me délivrer et dévoiler tout ce qui est
sombre en moi et que tu auras recourt à toutes les techniques lues dans tes
manuels de base et par la suite analyser ma personne. Une personne si simple d’apparence
et au fond si compliquée. Un mélange de
force et de vulnérabilité. Un Grand sourire ou un rire sonore sur une âme
meurtrie.
Mais
attention cher psy, ne cherche pas dans mon enfance des raisons à mes délires
et n’essaye jamais de me débarrasser de mes folies, je sais avoir recours à la
raison quand il le faut, je sais aussi quitter la table en gardant la tête
haute, et surtout je ne veux pas de recommandations ou de conseils, je suis
trop têtue pour les suivre.
Alors, contente-toi
d’être là, de supporter mes larmes et mes rires, mes bavardages et mes
silences, mes forces et mes faiblesses et surtout d’illuminer ce divan noir
quand tout devient ténébreux autour de mes délivrances… »
Enfin, j'arrive à réaliser que je ne suis pour mon psy qu'une fiche qu'il classera entre celle de son ex- patiente et celle qui occupe pour le moment ce canapé noir, et rien de plus, alors pourquoi casserais je encore mes neurones? ...