mercredi 24 novembre 2010

Le monde a changé…


Ce sont deux histoires, similaires et bien différentes. Soixante années d’intervalle entre la première et la deuxième. Deux histoires de couple, de vie, ou plutôt deux histoires de femmes.

La première est ma grand-mère. Son père est décédé la laissant une enfant de sept ans. Elle vivait avec son grand frère, sa belle sœur et leurs trois premiers enfants (ils avaient eu douze en fin de compte). Rien ne lui manquait matériellement, elle est issue d’une famille aisée. Mais son frère a refusé qu’elle termine ses études après sa première année à l’école et n’a pas vu l’intérêt de lui procurer des enseignants à domicile comme c’était le cas de sa mère qui parlait le français couramment et qui jouait aussi au piano. Mais coté affectif, c’est le vide total, elle se sentait une charge de trop pour son frère et c’est ce que sa belle sœur lui répétait souvent.

À 15 ans, mon grand père a sonné à la porte demandant sa main, en même temps qu’un grand cadre à cette époque. A travers la porte, elle a pu voir ces deux jeunes hommes, et c’est elle qui a choisi grand père. Elle est tombé sous son charme, les yeux bleus et les cheveux châtains, c’est lui qu’elle voulait même s’il ne lui permettra pas de vivre dans le luxe qu’elle a toute sa vie connu.

C’était elle qui a choisi ce bel homme de 18 ans et vivre avec lui, même modestement. Et elle se maria. Confrontée à une nouvelle vie si différente. Une belle mère trop autoritaire, veuve depuis l’âge de trente ans, elle considérait son ainé comme l’homme de la maison que rien ne pourrait le contrarier.

Ma grand-mère a oublié les plats en porcelaine, et les cuillères et fourchettes en argents pour des plats traditionnels en argile cuites et des cuillères en bois. Elle a vendu ses habits en soie et fils d’or pour que son beau mari puisse créer son propre commerce. Elle l’a aidé avec son rôle de brodeuse de luxe puis même dans son commerce, et leur vie s’améliorait. Lui, ce changement l’a changé. Chaque soir, il mettait sa plus belle « jebba » et sur un calice il rejoignait ses amis dans des soirées arrosées, accompagnées de belles femmes qui animaient leurs soirées qui duraient jusqu’à l’aube. Elle se sentait jalouse, mais elle était fière de son homme qu’elle voyait comme un roi en pensant que tous les hommes faisaient comme lui. Mais heureuse, car c’est dans ses bras qu’il passait ses fins de soirées.

Elle a dépassé son mal en patiente. S’occupait de lui et de ses deux filles avec tout l’amour du monde. Elle n’a jamais pensé le quitter. Le divorce est une chose inexistante dans notre famille. Est-ce par peur ? Est-ce par conviction ? Est-ce par amour ? L’essentiel c’est que quelques années sont passées, et elle a retrouvé son bel homme qu’elle aimait. Lui, sans jamais le lui dire, la remerciait à sa façon pour sa patience et il a pour le restant de sa vie essayer de lui remplacer les années qu’elle a en patience passées sans jamais le regretter…


La deuxième histoire date de ces jours. Elle, jeune et bien éduquée, elle a seule choisit l’homme qu’elle voulait épouser. Par amour, c’est ce qu’elle disait.

Ils se sont connu, sortis, discutés pour annoncer qu’entre les deux tout concordait et qu’ils sont prêts à bâtir leur vie à deux. Quelques mois après, ses exigences à elle commencent à apparaitre. Elle veut sortir, faire des voyages et des diners à deux, pour elle, c’est déjà un sacrifice de passer son voyage de noces pas loin de chez eux.

Elle commence à se comparer, à ses amies qui prétendent vivre un comte de fée. Lui, il se trouve coincé, normalement il ne lui a rien caché. Elle connait le salaire qu’il recevait et les prêts qu’il a fait pour terminer sa maison et se marier. Il lui procurait ce qu’à ses yeux il pouvait, sa coiffure et son esthéticienne que même pour une semaine elle ne pouvait jamais s’en passer. De temps en temps, ils prenaient leur petit déjeuner dans un salon de thé. C’était ce stade de dépense et de confort qu’il ne pouvait pas dépasser.

Elle l’a insulté, lui criant que ce n’est pas à un homme qu’elle est mariée et qu’elle méritait beaucoup mieux. Elle a pris sa fille, plier ses bagages et vers ses parents elle est partie. Et je rappelle encore, que dans notre famille le divorce n’a jamais existé. Même si elle l’a demandé, dans un moment de colère personne ne la soutenait. Elle a seule fait son choix et elle doit assumer.

On peut dire que les choix peuvent échouer, et la vie permet de se rattraper. Alors il fallait aller jusqu’au bout et ne pas revenir.

Maintenant, après avoir étudié le pour et le contre de sa vie de couple et les quelques mois passés chez ses parents, elle a replié encore une fois bagage et retrouver son mari. En apparence tout marche bien, mais quelque chose était cassé, Ce n’est pas une vie de couple s’il y a manque de respect. Je perçois un manque de spontanéité. Comme si chacun d’eux est sur ses gardes et ne pouvait pas s’exprimer. Comme si le fil est si tendu entre les deux et risque à tout moment de casser. C’était leur vie après deux ans de vie commune, qu’allaient ils devenir dans dix ou vingt années ? Personne ne le sait…

Le monde à vraiment changé, mais à vrai dire ce n’est pas si vrai. Dans les deux cas il y a une situation acceptée, sans vraiment l’apprécier. La première muette et la deuxième avec des insultes annoncée. Ce qui a changé, c’est l’attitude de l’homme dans tout ça. Un homme qui à un moment était prêt à tout mettre derrière le dos par un simple coup de pied. Sans se soucier ni de sa femme ni de ses enfants. Il faisait ce que lui chantait sans avoir peur d’être un jour dévoilé.

Aujourd’hui, beaucoup d’hommes ont plus de soucie pour leur famille et leurs enfants et ne veulent jamais les briser. Même s’ils cherchent ailleurs un plaisir défendu, ils essayent de tous les moyens de garder le secret pour ne pas briser leurs ménages. Est-ce par peur ? Est-ce qu’ils sont maintenant plus conscients de l’importance de la famille et de la stabilité de leurs progénitures ? Ou simplement parce qu’ils savent, s’ils sont découverts, une femme ne pourra jamais leur pardonner….

mardi 9 novembre 2010

FIN D'ILLUSION...


Une vision me poursuit et me hante depuis ce matin.

Des yeux qui s'ouvre brusquement, d'un être allongé depuis si longtemps, entre une vie et une mort que lui seul ne sent pas. Un état de coma qui a trop duré. Brusquement, les yeux s'ouvrent si grands, qu'on les sent sur le point de sortir. Un cercle noir sur un fond blanc avec des vaisseaux rouges sang. Une image d'un film d'horreur, qui poignarde et part...

Des yeux qui ne peuvent plus rester fermés. Des yeux qui ne supportent plus l'obscurité. Des yeux qui veulent dans un simple instant se procurer, toute la lumière que depuis des années privés. Des yeux qui espèrent d'un seul coup envelopper, toute la vérité, comme un être assoiffé...

Deux hypothèses se sont présentées.

C'est peut être un retour de loin à la vie, qui est depuis des années attendu. Un espoir, une illusion de vivre ce qui n'a jamais été vécu...

Ou, c'est juste un dernier regard, un regard d'adieu. Un regard agonisant, fixant le monde à quitter, pour l'éternité. Un regard qui salue, qui médite sur toute une vie, en illusions passées, et c'est fini...

Une deuxième vision vient tout expliquer. Tout éclaircir ou peut être noircir, une première vision et à jamais...

Cet appareil à écran noir, où se dessinent des courbes en vert, et un son qui suit le battement du cœur, signalant la présence d'une vie. Illusoire ou vrai, mais c'est encore une vie.

Et au moment où les yeux sont grand ouverts, les courbes disparaissent, pour laisser place à un grand trait, toujours en vert. Le battement disparait, pour laisser la place à une sonnerie continue. Un son qui ne prend pas fin mais qui annonce la fin.

L'image finale devient, des yeux grands ouverts, sans aucun mouvement, et un trait vert qui continue à se tracer, et un son continue qui sonne sans fin... C'est la fin...

La vie est un battement, des courbes qui montent et qui descendent,une fois vers le sommet et parfois vers le fond. Mais quand la ligne stagne et elle est continue, sans courbes et sans son découpé, il n'y a plus de vie.

Peut on croire à une autre vie? espérer que la fin n'est qu'un commencement? de quoi? je ne sais pas... Mais ce que je sais, C'est qu'une illusion est partie, elle prend congé sans compter un jour revenir... Elle dessine des points suspendus, des points qui se suivent... S'attendre à une suite, ou à une nouvelle naissance, personne ne le saura, mais l'illusion n'est plus là, n'est plus de ce monde, elle part si loin vers l'au-delà.

Elle reviendra un jour, mais pas prochain. Mettre de l'ordre dans une vie,retrouver une voie qui n'a jamais était sa voie, tout ça nécessite du temps, beaucoup de temps, pour peut être une renaissance. Et pour renaitre il faut avant tout mourir ou parfois tuer et c'est ce qu'elle fait...

Illusionner, C'est comme planer au fond de l'eau, sans pouvoir toucher le fond ni sortir la tête en air pour respirer...

jeudi 4 novembre 2010

Une lumière au fond du tunnel…


On peut passer toute une vie, cloitré dans un tunnel. Un tunnel obscur, noir, sombre et froid. Quand nos yeux s’habituent à cet environnement, elles se créent une lumière, qu’elles croient vrai.

Ce tunnel, bien qu’étroit, on le voit vaste et étendu à l’infini…

Un tunnel tout froid, qu'on réchauffe avec des rêves et quelques images qui s'estompe après un moment …

Quand on touche à ses parois, on imagine toucher de la soie… mais ce n’est que de la pierre dure que nos mains ne sentent pas…

Quand le vide, la solitude, la peur enveloppent notre corps, on allume une allumette, croyant voir le paradis dans sa lueur, sans savoir qu’on ne fait que bruler les doigts…

Quand l’air glacial paralyse nos membres, on se dessine des ailes, et on se voit survoler des mondes ensoleillés qui n’existent pas…

Dans un tunnel, on peut passer toute une vie, mais on ne vit que d’illusions…

Une illusion de vie…
Une illusion de chaleur…
Une illusion de douceur…
Une illusion de lumière…
Une illusion d’amour…

Et plusieurs vivent cette illusion en croyant tenir toute la vérité, en se croyant les plus illuminés…

Les plus justes…
Les plus comblés…

En croyant posséder toute la réalité et la justesse des pensées…

A un moment, dans juste une fraction , sans s’attendre à un changement, un déclic déclenche une avalanche, et tout le monde autour bouscule.

On commence à voir avec d’autres yeux. On commence à sentir le vide et le froid. On commence à percevoir l’obscurité qui nous entoure. On se cherche et on ne se retrouve plus. Toutes les illusions s’estompent, se cassent, se brisent, et on devient incapable de les reconstruire.

Et dans cet état de frayeur, on perçoit de loin, une lueur de lumière tout au fond… Une lueur d’espoir...Une lueur qu’on n’a jamais remarquée... Une lueur si douce, si apaisante, si attirante, si brillante, qui nous appelle à elle bien qu’elle est si minuscule et si lointaine, et peut être insaisissable.

On sent une lumière au fond de nous, et on a envi de la suivre, de la toucher, car même en fermant les yeux, cette lumière nous envahit et nous donne une agréable sensation de paix. C’est notre propre lumière qu’on a égaré, en croyant juste à des illusions.

Quand on essaye de l’atteindre, quand on essaye de sortir de ce tunnel où on a passé la majeure partie de notre vie, on s’aperçoit pour la première fois, dans quel environnement on l'a passé , rien n’est vrai, on a tout imaginé et on a cru tout ce que notre tête a voulu refléter.

Les murs deviennent étroits, et les parois froides. La route, qui mène au fond du tunnel, est de pierres et de roches conçues. Tout est à reconsidérer.Et ça n'a jamais été facile de faire embobiner toute une vie comme un film usé...

On tend la main, on ramasse ce qui reste d'un soi meurtri, pour atteindre cette lumière. Et c’est une longue marche sanglante, que les larmes essayent d'atténuer leur ampleur et apaiser leurs douleurs. Chaque pas vers l’avant, est une andurence, une bataille, des chutes succesives. Et à chaque chute, l'envie de baisser les bras est grand.Quand on passe une vie dans l'obscurité on n'est pas toujours si sur d'aimer la lumière...

Mais, pas à pas, ce tunnel sera franchi,avec beaucoup de courage.Un courage puisé des signes que le destin a envoyé dans un moment si précis. Des signes déchiffrés, qui poussent à changer... La paix sera retrouvée, et la vie sera enfin lumière et dans la lumière.