mardi 29 juin 2010

Petite était ma bise…



On utilise le mot bise pour parler de ce vent froid soufflant du nord, ainsi que de ce petit geste d’affection pour saluer ou remercier quelqu’un.

On peut surement trouver un rapport entre les deux explications, sans que ça soit tiré par les cheveux.

La bise, un geste simple, mais qui porte beaucoup d’affection. Elle a pour chacun une signification. Elle diffère selon la personne avec qui on l’échange ou de laquelle on reçoit.

Elle peut accompagner un câlin, sans se transformer obligatoirement à un baiser qui est un geste beaucoup plus évolué.

Alors, n’est elle pas toujours petite cette bise ? Quand elle est grande, elle devient un geste affectueux, synonyme d’embrasser, qui n’est autre qu’un attouchement par la bouche ou plutôt par les lèvres…

C’est pour ça que ma bise à moi est petite et je ne demanderai jamais pourquoi. Elle est là et c’est tout ce qui compte pour moi.

Petite est ma bise, mais sa grandeur est hors norme. Son effet et son impacte est surnaturel et dépasse toutes les légendes. Même les dieux grecs ou romains ne sauront définir la valeur qu’elle a à mes yeux.

Ma petite bise affleure ma joue, comme ce vent froid qui vient du nord et qui éveille tous les sens comme une brise d’été, faisant fondre la glace qui pendant 24 heures s’est formée.

Ma petite bise touche mon cœur comme une eau douce qui inonde un désert assoiffé à une goutte venant du ciel et le voila inondé par la plus belle eau pure qui puisse exister.

Ma petite bise est si douce, si magique et me laisse sans voix et sans réaction. Elle est le soleil qui affleure l’horizon en se couchant. Caressant la surface d’une mer en couleur de sang.

Ma petite bise est si précieuse, si savoureuse, si irremplaçable, pour la retrouver je suis prête à la chercher, à la guetter même si c’est la mort qui viendra juste après. Je ne pourrais jamais m’en passer.

Petite est ma bise, mais elle est toute ma vie.

dimanche 27 juin 2010

Le silence qui tue…


Aucun mot, aucun signe, aucune colère, aucun cri… c’est le silence qui est le tien.

Ce silence qui semble te convenir, ce silence qui semble ton seul refuge, c’est le silence qui te rend heureux.

Ce silence si froid, ce silence qui perdure, ce silence qui persiste, c’est le silence qui te convient.

Ce silence qui nous sépare, ce silence d’indifférence, ce silence qui me tue à petit feu sans raison.

Ce silence qui me détruit, ce silence qui me casse, c’est le silence qui me fait peur, il annoncera un jour ma fin.

Je préfère tes insultes, je préfère ta haine, mais pas ce silence auquel je me trouve confronter sans fin.

mardi 22 juin 2010

Tourner la page.


Quelques livres sont difficiles à lire, difficile à déchiffrer tous leurs secrets.

On fait tous les essais, lire, relire, s’arrêter aux mots, aux phrases ou aux sens complets.

Revenir à nos connaissances, à nos expériences et à tout le savoir qu’on croit posséder.

Des sens directs, des sens cachés et parfois des doubles et triples qu’on n’arrive plus à cadrer.

On a bon insisté, revenir à la page précédente ou celle d’après, à la recherche d’un épisode qu’on pense avoir égaré.

Une page qui s’entête, qui résiste, qui s’échappe, qui se dérobe, qui ne veut admettre qu’on veut passer à une étape plus avancée.

Une page qui se révolte, qui se croit intelligente, se voit irremplaçable, indépassable ou tenant en elle tous les secrets.

Une page qui se croit importante, séduisante et qui croit nous tenir à elle à jamais.
Mais un jour en s’en lasse, on n’a plus envi de casser la tête, et on jette derrière le dos, la page, le livre et toute la belle histoire qu’elle aurait pu contenir. Et là on n’osera plus revenir et on n’a plus envi de réessayer de déchiffrer les secrets.

Plusieurs ont surement commencé à lire un jour un beau livre, avec une page de garde bien tentante et un résumé qui nous pousse à le dévorer avec tous ses détails. Un titre bien recherché et un auteur bien nommé.

On fait le calme et on prend un bon café, pour avoir un moment d’intimité avec le livre qu’on a devant les yeux.

Mais au bout de quelques moments, le café devient sans gout et on a du mal à le digérer. La tête et le cou ne trouvent plus quelle position choisir pour pouvoir encore supporter cette page qui refuse de céder. Une seule envie nous pousse à se lever, laisser le café se refroidir à coté du livre qu’on a cru admirer. On pense tourner la page mais enfin c’est tout le livre qu’on a jeté.

Même en prenant un cahier,essayer de dessiner par les mots un sentiment ou une pensée, mais rien ne veut arriver.
Quand la page ne veut plus embrasser, toute la charge qu'on avait envi de s'en détacher. On ferme la cahier, le jetant très loin des yeux, pour rester seul avec ses propres délires et ses propres pensées.

La vie elle même est une suite de pages et de livres, parfois on les apprécie, on les aime et on se trouve entrain de les relire pour encore savourer les bons moments qu’ils nous procurent.

Parfois, on se félicite car on a pu tourner la page, en regrettant le temps qu’elle nous a pris avant d’avoir le courage et la volonté d’enfin la tourner.

mercredi 16 juin 2010

Je veux mon chocolat…



J’adore le chocolat.

Cette couleur sombre et mystérieuse qui me pousse à l’admirer.

Ce gout amer et légèrement sucré qui m’appelle à le gouter.

Ce mélange de douceur et de force qui m’incite à le croquer.

J’aime tous les chocolats, et à leurs tentations, je ne peux jamais résister.

Ce que j’adore le plus, c’est le chocolat noir avec des noisettes entières bien incrustées.

Un chocolat fort, que je découpe avec mes dents, que j’enfonce dans sa chair, sans laisser aucune miette m’échapper.

Un chocolat onctueux, que je laisse fondre dans ma bouche, pour prolonger le temps de le savourer.

Prolonger le plaisir, d’avaler son gout et d’apprécier son arrière gout, que j’aime garder et par le bout de la langue le chercher.

Je garde à la fin, des morceaux de noisettes dénudés de leurs couvertures chocolatées, et je me régale à les croquer.

En pâte douce aromatisé, mes petites noisettes peuvent maintenant passer, pour rejoindre au fond de moi, le chocolat qui a déjà coulé.

Si mon chocolat n’est pas à croquer, il sera fondant et chaud. Je le verse dans ma tasse blanche, ajoute une crème onctueuse que j’aime remuer avec ma cuillère.

Mon chocolat chaud, noir et fort, mais cette fois c’est avec une nuance sucrée que j’aime savourer.

Et même si les mayas l'associaient à leur dieu de la fertilité, entre mon chocolat est moi ce sont les rêves et une grande intimité.

Juste à son honneur, j’allume ma cigarette, et je me pers, entre la fumée dégagée et le gout chocolaté.

Et pour ne rien vous cacher, j’aime bien parfois, quand je termine mon chocolat, passer le doigt pour lécher, les dernières gouttes égarées qui restent sur les parois.

Oooooh !!!!! Comme je suis gourmande, quand je parle du chocolat.

vendredi 11 juin 2010

Déception



C’est moi cette fois, qui va monter au toit.

C’est moi cette fois, qui va regarder l’horizon pour la dernière fois.

C’est moi cette fois, qui va tuer mes rêves et mes illusions à cause de toi.

C’est moi cette fois, qui ne va plus croire, que la chance est avec moi.

C’est moi cette fois, qui ne veut plus vivre, ne veux plus respirer, ne peux plus donner confiance en qui que ce soit.

C’est moi cette fois, qui sent le mal en moi, le mal d’une déception.

Quand on défie tout le monde, quand on ne fait qu’à sa tête, quand on fait sourde oreille à tous les conseils, quand on se croit fort et quand on croit qu’on avait raison.

Quand on a confiance, quand on est naïve, quand on est stupide pour croire à une illusion, on mérite toutes le mal qu’on reçoit.

Des illusions j’étais et j’ai cru aux illusions. Les illusions que j’avais dessinés et celles qui m’entouraient sans aucune précaution.

C’est moi cette fois, qui va dresser la table, pas pour chercher à oublier, mais pour encore me rappeler, que tout autour de moi n’est qu’une suite de déceptions.

C’est moi cette fois, qui va boire toutes les liqueurs, tous les alcools pour sentir cette ivresse réelle qui me mettra sur le droit chemin.

C’est moi cette fois, qui va sécher ses larmes, dresser la tête et regarder en avant.

C’est moi cette fois, qui va arracher les ailes d’un soit disant papillon.

C’est moi cette fois, qui va chercher sa coquille, que j’ai égaré en route, en croyant aux rêves et aux illusions.

C’est moi cette fois, qui va fermer les portes du pardon, je ne serai jamais prête pour une autre déception.

C’est moi cette fois, qui va tisser sa chenille, qui va dresser sa coquille, qui va se fermer dedans à chaque fois qu’apparait une illusion.

C’est moi cette fois, qui va sauter dans le vide, fuir ce toit et tout ce qui peut engendrer encore une déception.

Je ne serais plus une illusion, mais une carapace qui cache toutes mes illusions.

lundi 7 juin 2010

Sur la marge de la vie…



C’est mon histoire, de la façon que je la vis et que je la sens. Je ne sais pas quel qualificatif me donner, suis-je un homosexuel, un gay, un pédé… ? Mais je préfère dire que je suis depuis mon jeune âge plus affiné que mes copains de classe, maintenant j’ai des tendances et des préférences différentes de la plupart.

Je suis un jeune « homme » qui n’a pas dépassé ses trente printemps !!! Un âge où plusieurs le vivent pleinement, ou commencent à découvrir la vie. Moi j’ai vécu tellement de peines et de frustrations que je pense que c’est largement suffisant ces trente années pour une vie.

Le jour de ma naissance, c’était la grande fête, l’arrivée du premier mâle après deux filles qui ne pouvaient pas être la fierté de leur père et ne garderont pas le nom de cette famille qui n’a de grand que cette centaine d’oliviers que ma grand-mère paternelle considère comme une fortune personnelle de son fils unique.

Pour ma mère, j’étais l’espoir d’une vie meilleure. Mon arrivée aurait pu arrêter les insultes de sa belle-mère, les nuits arrosées de son homme et sa violence quotidienne. Mais, rien n’a changé, même après l’arrivée de deux autres mâles dans la famille en plus d’une sœur.

J’étais le gâté de tout le monde, j’obtenais toujours ce que je demandais, mes désirs étaient des ordres. J’étais aussi le protégé, de peur d’une vengeance d’une mère privée de la vue de son fils ainé. Une éducation qui à leurs yeux allait engendrer l’homme que je devais être à l’avenir.

Un jour, en rentrant de l’école, maman ramassait ses affaires. Ma grand-mère insultait les policiers qui essayaient de l’éloigner et de la faire taire. Mon père était assis loin, une bouteille à odeur désagréable, couverte d’un journal mouillé par sa sueur, il l’approchait de sa bouche pour prendre de longue gorgée du liquide rouge qu’elle contenait et qui coulait sur sa barbe qu’il négligeait toujours de raser.

Mes parents avaient divorcé, partagé leurs biens ainsi que le troupeau d’enfants qu’on était, et je faisais partie de la part de mon père ainsi qu’un frère et ma sœur ainée. La famille était divisée en deux, aucun camp n’était en contact avec l’autre, la rupture était totale.

Après quelques années, mon père ne supportait plus ma façon d’être. Il exige que je coupe mes cheveux longs et que je devienne homme. Pour les cheveux, je pouvais le faire, mais pour le reste, difficile de changer.

J’étais comme ça, un choix ou une fatalité ? Je ne savais pas. J’ai quitté la maison pour survoler par mes propres ailes, et ce n’était pas si facile.

Avec mon diplôme, je n’avais rien trouvé, sauf un poste dans un centre d’appel qui prenait une majeure partie de mes journées et parfois de mes nuits. Un salaire qui me permettait de juste survivre. Aucun lien avec ma famille, sauf un petit frère que je n’ai jamais vu et que j’aide financièrement pour qu’il puisse terminer ses études universitaires. Quelques amies avec qui je passais des bons moments à rigoler ou parler de nos problèmes…

Malgré que j’aie repris contact avec ma mère et surtout mon frère, ça reste juste par téléphone. J’ai peur de leur réaction et peut être de leur refus. Je ne peux jamais oublier les insultes de mon père quand j’ai quitté la maison. Ou le regard de dégout dans les yeux de mon frère et ma sœur qui a même oublié de m’inviter à son mariage et qui change de route si elle me croise avec l’une de ses connaissances.

Je me sens toujours si solitaire, Une vie intime à plat. Ceux qui sont dans mon cas sont divisés en deux catégories. Ceux qui s’offrent à n’importe qui, n’importe où, n’importe comment, et ceux d’une certaine classe, d’un certain niveau intellectuel, qui fréquentent les lieux chics, qui vivent en couple ou même en groupe, mais en harmonie totale, hélas je n’ai ni les moyens ni le profil pour pouvoir les suivre.

Un jour, j’ai pu décrocher un contrat de travail à l’étranger. J’ai cru trouver enfin un espoir dans une autre vie où je pourrais être accepté comme je suis et réaliser quelques-uns de mes rêves sans besoins de me cacher.

Hélas, ma demande de visa est refusée. J’ai accroché une corde pour mettre fin à mes jours. Je ne voyais que cette solution. Et il faudra des jours pour découvrir mon corps suspendu du toit.

Pour faire ce pas, il fallait que je sois fort, courageux. Moi qui n’ai pas trouvé la force pour m’accepter, pour m’apprécier, pour assumer ma vie, mes choix, mes tendances… Alors, je ne trouverai jamais la force pour passer ma tête dans le nœud de cette corde suspendu que je regarde sans bouger depuis des heures.

Le soir venu, je me change et je me trouve comme d’habitude sur la route vers ce centre d’appel, où je peux me cacher des autres et surtout de moi-même pendant quelques heures puis rentrer pour encore dormir le restant de la journée.

C’est ma vie, la vie d’un jeune dans un pays où on n’accepte pas l’autre quand il ne suit pas les normes tracées, et le pire quand on ne lui laisse pas le droit ou la chance de s’aimer et de s’accepter comme il est.

vendredi 4 juin 2010

Encore une fois…



C’était la fin d’un après-midi, une falaise désertée, une mer étendue à l’infinie, des gouttelettes de pluies se brisaient sur le pare-brise de la voiture. Une brise tiède par cette journée pluvieuse qui se mélangeait avec cet air salé qui emplissait les lieux.

Le moteur coupé, des phares lointains que le reflet dansait sur la surface de l’eau, un soleil envoyant des rayons timides à travers les nuages. Ils étaient assis l’un à côté de l’autre, chacun s’enfonçait dans son siège la tête ailleurs, les mains croisées et les doigts crispés.

Une heure était presque passée, aucun mot échangé, des yeux qui caressaient l’horizon, lointain, indéfini, insaisissable. Des petites vagues qui défiaient la nature venaient se briser sur les roches solides et incassables.

Le silence devenait pesant. Chacun attendait un geste, un mot ou même un cri ou une insulte, mais rien n’arrivait. Le soleil commençait à se coucher, un astre majestueux en couleur de feu. Dans un moment, leurs yeux se rencontraient, et l’armure du silence s’est enfin brisée.

Fixant ses yeux, il dessinait avec le bout de son doigt le contour de son visage, de ses yeux, s’attardait plus sur ses lèvres, mettant sur son passage le feu d’une passion il y a si longtemps refoulée. Elle n’osait plus bouger, un souvenir de cette même falaise, de cette main, de cette passion, de cette envie, de ces yeux, de ces lèvres, la laissait sans réaction.

Ses lèvres remplaçaient son doigt, dessinant les lignes de sa passion. Des mots indéchiffrables chuchotés à son oreille. Des mots qu’elle n’avait jamais cru entendre. Des mots qu’elle avait espéré entendre, rêvé d’entendre, supplié d’entendre et qui tardaient à arriver. C’était elle qu’il aimait. Il n’avait pas pu résister, aux sentiments qui l’envahissaient. Il lui offrait son cœur après avoir piétiné pour longtemps le sien.

À ce moment, elle n’avait plus peur de se donner, de s’offrir, de lui faire savourer les éclats de la femme amoureuse qu’elle était. À ce moment, elle pouvait s’aventurer, l’étonner, lui faire gouter à des saveurs qu’elle seule savait éveiller. À ce moment, toutes les chaines qui la bloquaient se sont brisées. Il était sien, son cœur était sien, et à aucun moment il ne pourrait le regretter.

Le mot magique était prononcé, tout le monde pouvait s’arrêter, même la terre pouvait se reposer, de faire ses tours répétées. Les vents, les vagues, les tonnerres, les pluies ne pouvaient qu’admirer, la grandeur et la force de son amour enfin partagé. Rien au monde ne pouvait arrêter, les éclats d’un amour vécu à deux.

Elle n’était pas une femme qui pouvait se contenter, d’un mot d’amour chuchoté, ou d’une bise sous son oreille déposée. C’est une femme qui exigeait, au septième ciel être menée, et de faire la montée à petits pas pour pouvoir savourer, chaque escale qu’ils faisaient à deux.

Elle n’avait plus à cacher ses yeux. Elle n’avait plus à seller ses mains qui voulaient le bercer. Ses mains qui voulaient éveiller, par des frissons et des soupirs lui déclarer que c’est elle seule qu’il voulait, elle seule qu’il aimait.

Les sièges ne pouvaient plus supporter, l’ampleur du désir qu’ils partagent. Sous la pluie, ils se sont encore embrassés. Leurs lèvres se découvraient, se savouraient, se cherchaient entre les souffles coupés. Chaque goutte qui tombait du ciel, et sur leurs deux corps enflammés atterrissait était savourée, sans lui laisser le temps de couler, aucun d’eux n’avait pu résister, à cette saveur salée.

Un homme et une femme dénudés, sous la lueur de la nuit qui les enveloppait, sur une falaise désertée, où on ne pouvait jamais douter, que ces cris et ces gémissements n’étaient que le fruit, de deux amoureux qui s’unissaient. Le ciel lui-même n’avait pas pu résister, il dansait, au rythme de leurs corps enflammés.

Une fois leurs étreintes apaisées, ils découvraient que seule la nuit couvrait leurs corps dénudés, et que la pluie n’avait pas pu arrêter, la force qui les unissait. Leurs habits étaient jetés, sur les rochers justes à côté, et ils étaient complètement trempés. Ils couraient les ramasser, avec des éclats de rire et des mots d’amour échangés.

Elle voulait essuyer une goutte qui affleurait ses yeux, l’empêchant d’encore le contempler. En les rouvrant, elle s’était retrouvée, seule sur son canapé, un livre de rêve qu’une amie lui avait prêté dormait sur ses pieds. L’eau de pluie qu’elle croyait essuyer n’était qu’une larme glaciale qui sillonnait ses joues enflammées, elle croyait que c’était ses lèvres qui l’embrassaient.

Elle s’était levée, d’un pas lourd vers sa chambre elle marchait. Ce n’était qu’un rêve, le dernier. Ses rêves étaient à jamais assassinés, tués, et cette fois à jamais, pour des raisons qu’elle seule connaissait, et qu’il n’avait jamais arrêté de les lui répéter.

mercredi 2 juin 2010

J’aurais aimé…

J’aurais aimé.
Avoir des ailes et m’envoler. Essuyer une larme qui coulait de l’œil d’un enfant qui pleurait.

J’aurais aimé.
Tendre la main à un rescapé. Guider ses pas qui n’ont plus de voix. Le serrer fort contre moi.

J’aurais aimé.
Avoir la force d’un dieu. Arracher de tous les petits cœurs une haine qui me fait de plus en plus peur.

J’aurais aimé.
Casser toutes les barrières. Bruler toutes les armes. Arrêter toutes les guerres. Et dessiner un sourire qui ne s'effacera jamais.

J’aurais aimé.
Voir disparaitre et à jamais toutes ces larmes et ces fumées, toutes ces terres brulées, tous ces visages affamés et tous ces innocents tués.

J’aurais aimé.
Laisser et pour l’éternité, une humanité qui vit enfin en paix.

Mais je ne faisais que rêver. Finalement, je me suis aperçu que je ne faisais que rêver.