vendredi 23 octobre 2015

Mais moi, je veux me marier !!!!


Dans quelques mois je vais fêter mes quarante ans. Fêter !!! c’est un mot exagéré en qualifiant ces coups de téléphone que je vais recevoir de mes amis que certains ne comptent pas vraiment pour moi, bien que quelque uns me sont très chers, ou ces dizaines de vœux qui vont embellir pour une journée mon mur facebookien par des jolis mots accompagnant des photos de gâteaux, de fleurs ou de cœurs de différentes formes et couleurs. Ça consiste à ça, fêter un anniversaire pour moi.

Chaque année qui passe pèse sur moi d’une lourdeur indéchiffrable. Chaque nuit, allongée seule, dans le froid d’hivers de mon grand lit où rien ne me réchauffe sauf ma bouillotte qui chatouille mes pieds, des nuits qui paraissent de plus en plus longues, que ni mes livres ni mes films que j’adore regarder puissent apaiser le vide que je sens en moi. Le silence, le calme que je prétends apprécier me suffoquent parfois que même mes cris ou mes larmes s’atténuent seuls sans laisser d’effet.

En fermant chaque fin de journée ma porte, je commence par enlever mon masque. Un masque bien perfectionné que les années ont pu rendre invincible. Le masque d’une fille, ou plutôt d’une femme de principe, libre, indépendante, intellectuelle, active, une femme qui ose et qui ne refoule ni ses mots ni ses envies. Une femme qui se révolte contre toutes les valeurs d’une société que je ne vois pas faites à mes mesures. Dénudée de mon masque, je redeviens rêveuse, douce et surtout vulnérable.

J’ai bon crié fort que je ne me lierai jamais sans amour, sans une affinité physique et surtout cérébrale. Que je ne céderai jamais pour plaire à X ou pour satisfaire Y.

Durant mes années passées j’ai croisé des hommes « merveilleux » avec qui j’ai passé des beaux moments de complicité extrême, mais quand au fil du temps leurs masques s’estompent, et je me retrouve déçue, prête à faire des concessions, mais pas jusqu’à descendre aussi bas, et je reviens à la case départ, seule, le cœur brisé, et tout devient charabia dans ma tête.

Et enfin, je me trouve pas différente des filles que je croise chaque jour, en quête d’un mari, chacune avec ses critères, de beauté, d’argent, de position socioculturelle, ou comme moi en quête d’un fou qui a la tête pleine. Est-ce absurde ? Mais oui, je veux un fou qui a la tête bien pleine, qui puisse m’éblouir avec sa grandeur d’esprit et en même temps me mener loin dans un monde qu’on vivra différemment à deux sans aucune limite du monde des communs.

Et oui, je veux me trouver un mari, pas pour porter cette robe blanche de fée, mais je la veux rouge aux couleurs de ma passion. Je ne veux rien de matériel, les vrais sentiments me suffisent. 
Je veux me marier pour combler le vide de mes longues nuits par un câlin ou par le récit de nos journées. 
Je veux me marier pour avoir un enfant que je n’ai pas à cacher ou à lui mentir sur la façon de sa conception, un enfant qui me dise maman, qui me réveille fiévreux la nuit, que je gronde à cause de ses mains salies, de son pantalon déchiré ou de sa note décevante, mais que je regarde avec amour dormir comme un ange dans la chambre à côté.
Je veux me marier pour partager nos soucis, nos moments de détresse ou de joie.
Je veux me marier pour partager un bout de chemin à deux, vieillir à deux et partager des souvenirs bons et mauvais à deux.
Je veux me marier pour que je puisse dire « nous » et pour cela il me faut cette signature sur ce bout de papier.
Je ne suis pas égoïste, mais ce que je veux à moi, je trouverais un grand plaisir à le donner multiplié par deux.


Oui je veux me marier, en restant la femme de principe, libre, indépendante, intellectuelle, active, qui ose et qui ne refoule ni ses mots ni ses envies mais qui veut les partager à deux avec un homme que je n’ai pas encore croisé et que je ne croiserais peut être jamais car il est le mélange de tous les hommes que j’ai adoré dans les livres que j’ai lu. Et je reste encore seule mais bien entourée en attendant qu’un jour je puisse me marier.

samedi 19 septembre 2015

Les gens qui passent


Il y a des personnes qui viennent, qui partent, qui passent, qui disparaissent, comme ça, le long de nos vies. Des personnes qui surgissent de nulle part, sans vraiment les connaitre…

Des personnes qui passent, comme le passage d’une brise d’été, qui rafraîchit pour un moment avant de partir à jamais, comme un oiseau qui survole une falaise en fin de journée, comme les photos dessinant des sourires figées collées à un album de souvenirs usé, Comme une ombre qui nous suit en une journée d’hivers ensoleillée, des passages qui nous mènent vers l’illusion d’un rêve ou d’une évasion.

Ces personnes passent pour un moment, un moment qui ne dure que quelques heures, quelques jours ou quelques mois, et ça peut parfois durer des années.

Ces personnes nous écoutent sans nous infliger leurs conseils, sans faire des jugements et sans dicter les sensations qu’on devait avoir ou les gestes qu’on devait faire… C’est ce qu’on avait besoin, ce qu’on attendait. Dans un moment où tout va mal, où on se sent seul, désorienté, désemparé, incompris, on veut juste qu’on nous écoute sans pour autant nous imposer la solution miracle à tous nos problèmes. Et ces personnes qui ne font que passer sont là…

Le temps de ce passage, on est face à une présence, on la sent si imposante mais si légère que parfois on croit qu’on a tout simplement rêvé.

Une présence illusoire mais illusionniste qui a beaucoup d’impact sur nos vies.

 Une présence qui absorbe nos pensées parfois coloriées en rose et souvent arrosées de douleurs qu’on ne fait que refouler.

Une présence qui influe nos humeurs et dessine souvent un sourire sur un visage imbibé de larmes qui sillonnent en silence sur des joues fatiguées par les années.

Puis un jour ils partent, on ne les reverra surement plus jamais. On se convint, que c’est la volonté du destin ou l’œuvre d’une certaine divinité.

Un destin qui approche les gens puis les éloigne, et on essaye d’être compréhensif, de croire qu’on n’y peut rien…

Mais les jours passent et même les années, et ce vide se creuse, devient plus pesant et on aime bien reprendre les jours en mains, les faire revenir pour un moment, juste pour poser quelques questions : est-on encore vivant pour eux comme ils le sont pour nous? Passe-t-on par leurs pensées même pour un instant ?


Et ce ne sont que des questionnements… sans réponses….