jeudi 4 octobre 2012

Délires d’un soir…



Certains moments de la vie passent comme un rêve, une illusion, une impression de mirage. 

Des moments qui prennent un laps de temps, parfois long et parfois court et souvent inexistant. 

Des moments enfuis dans la mémoire, avec quelques sensations fortes, quelques sourires et plusieurs larmes ou déceptions. 

Quand le temps passe, quand presque tout s’efface, on se demande si on n’a fait que rêver, imaginer et on ne sait plus ce qui est réel et ce qui est par nos têtes créé.

Ces moments deviennent lointains, appartenant à un autre monde, à une autre vie, comme si on ne les a jamais vécus.

Mais, il suffit de percevoir un nom, une lumière qui surgit là où on ne l’attendait plus, une ombre qui nous hante, du néant, et là, on se rend compte que tout peut basculer.

L’air devient suffoquant, les murs se resserrent, et l’âme n’a plus le pouvoir de se contenir dans un corps. Et on fuit, vers un espace ouvert, chercher dans l’air imbibé d’iode un salut. Une succession de tempêtes et de courts moments d’accalmies.

…………

 Après chaque tempête, la mer reprend son calme. Elle absorbe dans ses profondeurs les dégâts qu’elle a pour un moment engendrés.

Des tempêtes et des accalmies, c’est la vie du grand bleu, ce sont des moments qui passent et qui se renouvellent inlassablement.

Une nuit, un cadavre flotte sur la surface. Un cadavre déformé, défiguré, mutilé. Un cadavre présent dans son absence.

Un cadavre qui pue. Un cadavre qui surgit du néant.

Et on ferme les yeux ne les ouvrant que quand ce cadavre retrouve les profondeurs de l’oubli, laissant une sensation de nausée qu’on a cru avoir vomis il y a une éternité.

Ce ne sont que des délires d’un soir. Le cadavre d’une illusion qui a commencé  par un point final et qui s’est terminée sans même un petit point…

dimanche 30 septembre 2012

Trois ans d’illusions…


Comme les années passent si vite… Comme on peut changer d’une année à une autre… Mais le fond reste inchangeable… 

Ce qui reste après trois ans, c’est un banc vide, une amertume avec un gout amer… Rien n’est à fêter avec ce qui se passe dans ma patrie… Un tunnel sans bout apparent… Sans lumière à son fond…

 Des illusions qui continuent… comme une symphonie qui se joue seule… Dégager le ciel nuageux et laisser le soleil envoyer ses lumières...Un espoir que demain sera peut être meilleur…

 Un seul vœu pour une bougie non allumée…

 Que dieu épargne mon pays pour qu’il retrouve bientôt la bonne voie… Pour que demain soit plein d’espoir pour nos enfants… Et retrouver ma Tunisie, ouverte, tolérante et grande pour tous ses citoyens.


vendredi 21 septembre 2012

Adele - Someone Like You



Dans cette chanson, Adele parle d'un amour perdu. . Il  a refait sa vie, mais elle tient toujours à lui malgré elle.

 I heard
That you're settled down
That you
Found a girl
And you're
Married now

I heard

That your dreams came true
I guess she gave you things
I didn't give to you

Old friend, why are you so shy?

It ain't like you to hold back or hide from the lie.

I hate to turn up out of the blue uninvited,

But I couldn't stay away, I couldn't fight it,
I had hoped you'd see my face,
And that you'd be reminded that for me it isn't over,

Never mind, I'll find someone like you,

I wish nothing but the best for you, too,
Don't forget me, I beg,
I remember you said,
"Sometimes it lasts in love,
But sometimes it hurts instead,"
Sometimes it lasts in love,
But sometimes it hurts instead, yeah,

You know how the time flies,

Only yesterday was the time of our lives,
We were born and raised in a summer haze,
Bound by the surprise of our glory days,

I hate to turn up out of the blue uninvited,

But I couldn't stay away, I couldn't fight it,
I had hoped you'd see my face,
And that you'd be reminded that for me it isn't over,

Never mind, I'll find someone like you,

I wish nothing but the best for you, too,
Don't forget me, I beg,
I remember you said,
"Sometimes it lasts in love,
But sometimes it hurts instead,"

Nothing compares,

No worries or cares,
Regrets and mistakes, they're memories made,
Who would have known how bittersweet this would taste?

Nevermind, I'll find someone like you,

I wish nothing but the best for you,
Don't forget me, I beg,
I remember you said,
"Sometimes it lasts in love,
But sometimes it hurts instead," 

J'ai entendu dire que tu t'étais installé
Que tu avais trouvé une fille et que tu étais marié maintenant
J'ai entendu dire que tes rêves sont devenus réalité
Je suppose qu'elle t'a donné des choses que moi je ne t'ai pas donné
Vieil ami, pourquoi es tu si timide ?
Ce n'est pas comme toi à retenir, ou cacher du mensonge

Je déteste réapparaite soudainement sans être invitée
Mais je ne pouvais pas rester éloignée, je ne pouvais pas vaincre ça
J'ai espéré  que tu verrais mon visage, et que tu te souviendrais
Que pour moi ce n'est pas fini

Ne t'en fais pas, je trouverai quelqu'un comme toi
Je ne souhaite rien que le meilleur pour toi aussi
Ne m'oublies pas, je t'en prie, je me souviens, tu as dis :
" Parfois l'amour dure, mais parfois blesse "
Parfois l'amour dure, mais parfois blesse, ouais

Tu savais comme le temps passe
Hier était le temps de nos vies
Nous étions nés et élevés dans une brume d'été
Liés par la surprise de nos jours de gloire.

 
Je déteste réapparaitre soudainement sans être invitée
Mais je ne pouvais pas rester éloignée, je ne pouvais pas vaincre ça
J'ai espéré que que tu verrai mon visage, et que tu te souviendrai
Que pour moi ce n'est pas fini

Ne t'en fais pas, je trouverai quelqu'un comme toi
Je ne souhaite rien que le meilleur pour toi aussi
Ne m'oublies pas, je t'en prie, je me souviens tu as dis :
" Parfois l'amour dure, mais parfois blesse "

Parfois l'amour dure, mais parfois blesse, ouais
Rien de comparable, pas d'inquiétudes ou de soucis
Les regrets et les erreurs sont les souvenirs crées
Qui aurait pu savoir quel point ils auraient un gout amer ?

Ne t'en fais pas, je trouverai quelqu'un comme toi
Je ne souhaite rien que le meilleur pour toi aussi
Ne m'oublies pas, je t'en prie, je me souviens tu as dis :
" Parfois l'amour dure, mais parfois blesse "

lundi 17 septembre 2012

Étranger...


— Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
— Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
— Tes amis ?
— Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
— Ta patrie ?
— J’ignore sous quelle latitude elle est située (...).
— Eh ! Qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
— J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire, l’étranger


Étrange étranger, il n’est pas seulement le différent des autres, celui qui ne se plie pas aux normes communes. Être un étranger, c’est aussi quand on n’arrive plus à se connaitre. Être étranger face à soi même, se chercher sans se trouver, sans se définir ou se connaitre.

Être étranger vis-à-vis aux autres peut être dépassé, supporté, tant que la différence est définie. Avoir d’autre repères, d’autres habitudes, d’autres normes, être juste un passager, c’est la vision des autres qui définissent l’étranger.

……………

Elle, elle se sent étrangère ou étrange. Ce n’est pas dans le regard de ceux qui l’entourent qu’elle le perçoit.

Quand dans la rue de son pays elle ne fait que se balader. Tous les visages qui passent sont déformés, les paroles ont changé, les regards sont loin et vidés, comme si personne ne sait où il se dirigeait, ou où demain va le mener. Son pays lui est devenu étranger, même sa ville et le quartier qu’elle connait. Rien que ce grand bleu mystérieux qui est resté le même, avec ses contrastes, ses grandes colères et la paix qu’il donnait.

Quand elle se regarde dans un miroir, elle ne se voit plus, c’est une autre qu’elle a en face d’elle. Ce ne sont ni ses yeux ni son regard, ce n’est même pas son reflet.

Même quand elle ferme les yeux, cherchant dans ses profondeurs ce qu’elle est ou ce qu’elle était, elle se trouve face à un étranger.

Elle cherche l’enfant qui l’habitait, l’enfant qui en elle souriait, l’enfant qui la faisait danser et chanter… il l’a déserté.

Elle cherche le rêve qui la guidait, dessinant un ciel ensoleillé, la menant à des mondes enchantés… des nuages noirs l’ont camouflé.

Elle cherche son cœur qui jadis battait, l’emplissant d’espoir, de vie et de gaieté… il a cessé de vibrer… il est complètement vidé.

Elle cherche dans sa tête toutes ses idées, ses mots et ses proses qu’elle composait, son esprit fou et raisonné… même sa tête l’a lâché… elle n’arrive plus à fonctionner…

Le vide, le flou l’enveloppait, elle n’y est plus, elle n’est même pas l’épave de ce qu’elle était. Elle espère un jour se retrouver, ou au moins trouver un cadavre à enterrer, porter le deuil ou se ressusciter, pour ne plus être cet étranger.

Elle ne sait plus si c’est simplement passager, si c’est le repos du guerrier après un combat qu’il vient de quitter, ou c’est une perte à jamais, que ses débris sont trop éparpillés pour pouvoir un jour les rassembler.

Alors, elle perd tous les repères, elle s'accroche à des nuages, de merveilleux nuages, elle garde quelques souvenirs gravés dans une mémoires effacée, des promesses non assumées, et elle sait que ce n'est qu'illusoires... Elle ne sait plus si elle plane ou elle ne fait que chuter...

dimanche 9 septembre 2012

ناري على ولادك يا تونس


ناري على شبابك الي خرجوا و ما رجعوش

ناري على حلمك الي في ترابك ما لقيتوش

ناري على امّ تبكي ولدها الّي ما دفنتّوش

ناري على بحرك الّي هزّو و ما قبلوش


ناري عليك يا تونس

ولادك هجروك

صبروا عليك و ستنّوك

حلموا بيك و ترجّوك

شهايدهم و شهداءهم عطاووك

و بروحهم و دمهم مستعدّين يفدوك


اما

كيف تسكروا قدّامهم البيبان

و المستقبل ولاّ على ارضك محال

باعوا الّي عندهم و خلاّو لعيال

و ركبوا البحر

يعرفوا انّو الموت تنجّم تستناهم

اما هوما هكّة و الاّ هكّا ميتين

اما حلمة صغيرة خلاّتهم في غدوة متفائلين


و هزهم البحر

هزّ الامل و هزّ الحلمة

و خلّى في القلب قهرة

و على خد امّ دمعة



يا تونس وين ماشين؟

و حكّامك في عرس ملمومين

على الّي ماتوا مالملقهرة ماهمش مسؤولين

موش هوما رماووهم في البحر

اما نساو الّي هوما لزوّهم للبحر



الوطن الذي لا يحترم موتاه تبا له من وطن

mercredi 5 septembre 2012

Les oiseaux se cachent pour mourir

La lecture est une passion. Une autre vie dans la vie. Le livre donne à son lecteur d’autres couleurs, d’autres saveurs et beaucoup de rêves et d’illusions.

Je suis tombée, il y a quatre jours, par un pur hasard sur la première édition du roman de l’écrivaine Colleen Mc Cullough « Les oiseaux se cachent pour mourir », une édition qui datait de 1978. Et comme je suis une amoureuse de la lecture, j’ai dévoré ses plus de cinq cent pages en délaissant même le sommeil.

Je me retrouve à quatre heures du matin, les larmes aux yeux, avec des sensations fortes et contradictoires à poursuivre cette belle histoire qui a eu lieu en majeure partie en Australie. Je ne sais pas si je pleurais le mal de Meggie, de Ralf, de Fiona, de toute une famille ou simplement les pages qui se suivent ont laissé libre cours au mal que j’avais en moi pour submerger. Un mal que je refusais d’admettre ou de faire sortir. On s’attache aux personnages et on s’identifie à certains d’entre eux, ce qui rend la lecture comme un voyage lointain, mais aussi un voyage dans les profondeurs du soi.

La fluidité du récit, les descriptions merveilleuses ont pu m’emporter loin, avec chaque personnage, avec chaque événement que je n’ai pas pu interrompre ma lecture que pour les obligations de la vie ou quand le sommeil triomphe.

Des passages me tiennent et j’aimerais bien les partager avec ceux qui n’ont pas connu le livre ou ceux qui sont tombés sous son charme il y a des années. Le premier passage est une description en sanglot qu’a donné Meggie à Ralph qui refusait d’admettre ou d’assumer l’amour que sentaient l’un pour l’autre, un amour impossible:
« Vous les hommes vous êtes tous les mêmes, de grands papillons velus, attirés par une flamme ridicule, à l’abri d’un verre si clair que vous ne le voyez pas. Et si vous parvenez à vous frayer un chemin à l’intérieur du globe, vous vous heurtez à la flamme et vous tombez, brûlés, morts. Alors que pendant tout ce temps, dans la fraîcheur de la nuit, il y a de quoi vous nourrir, il y a de l’amour et de petits papillons à engendrer. Mais le voyez vous, le désirez vous ? Non ! Vous retournez vers la flamme, vous y heurter jusqu’à ce que vous y brûliez, que vous en mouriez ! » (page 297)

L’image que peint le dernier paragraphe du roman est aussi belle « L’oiseau à la poitrine percée par une épine suit une loi immuable, il ne sait pas ce qui l’a poussé à s’embrocher et il meurt en chantant. A l’instant même où l’épine le pénètre, il n’a pas conscience de la mort à venir ; il se contente de chanter et de chanter encore jusqu’à ce qu’il n'ait plus de vie pour émettre une note de plus. Mais nous, quand nous nous enfonçons des épines dans la poitrine, nous savons. Nous comprenons. Et pourtant nous le faisons. Nous le faisons. » (page 536)

Sur cette même légende d’oiseau, un autre paragraphe m’a personnellement trop touché, tellement fort et tellement vrai : « Chacun de nous a quelque chose en lui qui ne peut être étouffé, même si cela nous fait hurler de douleur, au point de vouloir en mourir. Nous sommes ce que nous sommes, c’est tout. Comme la vieille légende celte de l’oiseau au poitrail transpercé d’une épine qui exhale son cœur dans un chant et meurt. Parce qu’il le faut, qu’il y est obligé. Nous pouvons savoir que nous nous trompons avant même d’agir, mais cette connaissance n’affecte pas le résultat, ni ne le change. Chacun chante son propre petit couplet, convaincu que c’est le chant le plus merveilleux que le monde ait jamais entendu. Ne comprends tu pas ? Nous sécrétons nos propres épines, sans jamais nous interrompre pour en évaluer le coût. Nous ne pouvant qu’endurer la souffrance en nous disant qu’elle en valait largement la peine ». (page 396)

Le roman a été porté à l’écran, vous pouvez trouvez ses quatre parties ici, ici, ici et ici. Le film mérite d’être vu bien qu’il n’est pas totalement fidèle au livre et n’a pas su transférer la profondeur de chaque personnage, de chaque événement, de chaque débat intérieur et même de chaque paysage. Rien ne vaut la lecture du roman que je trouve beaucoup meilleure.

jeudi 30 août 2012

Les échos du silence…



Joseph Joubert a dit un jour "Le reflet est pour les couleurs ce que l'écho est pour les sons." Mais il a omis de préciser que le silence a un écho plus fort et plus pesant que tous les sons…

Une histoire muette, sans mots prononcés, sans sons, une histoire de silence en silence…

Son billet d’avion attendait dans son sac depuis deux semaines déjà. Un aller retour et une escapade qui ne durera que vingt heures, elle n’avait pas pu se libérer que pour ce bout de temps.

Un billet d’avion qui avait attendu une confirmation, une confirmation promise et même jurée dans un autre temps. Une confirmation qui n’était jamais venue, c’est le silence de non confirmation.

Le jour venu, elle se retrouve avec son petit sac à la main. Elle n’avait rien comme bagage, sauf son parfum et sa robe couleur aubergine. Elle avait emporté aussi une grande bougie aux senteurs de lavande. Seule sa lueur et sa senteur saurait embellir son voyage.

Son avion avait atterri vers seize heures. Elle savait que personne ne sera là à son arrivée, personne à l’attendre, personne n’affleurera ses joues, personne ne lui souhaitera la bienvenue, personne ne tiendra sa main pour lui faire visiter le grand jardin.

Elle avait traversé seule la foule, observant les rencontres et admirant les cris de joies des retrouvailles. Seule, son sac à la main, ses grandes lunettes noires cachaient ses yeux qui avaient refusé de verser même une larme pour soulager sa solitude, ou pour accompagner son silence dans tout ce vacarme.

La foule se dispersait. Elle était debout seule au milieu de nulle part. Elle n’avait pas voulu penser à ces vingt heures, ni au comment elle allait les passer.

Aucune envie de passer par cette grande porte vitrée. Elle n’avait ni adresse ni lieu où aller. C’est seulement le vide du silence qui l’enveloppait…

Elle voyait le soleil disparaitre, une longue nuit vient de commencer. D’un pas lent elle avançait, s’installa à une table dans un café isolé, et elle demanda son premier expresso.

Des passagers s’attablaient et d’autres partaient. Elle prit sa bougie, alluma son briquet, la lumière tamisée et le parfum doux, l’accompagnaient dans la lecture du livre qu’elle venait d’acheter. Les heures passaient et les pages se succédaient, des mots d’une grande banalité. La musique diffusée était la seule beauté dans cet espaces plein de fumée.

Tout en elle était figé, elle n’avait aucune sensation ni même une envie de rêver de ce qu’aurait pu être ce voyage qu’elle a fait, rien ne pourrait l’expliquer.

A dix heures du matin, elle plaça quelques billets pour les cafés qu’elle avait savourés. La bougie agonisait en soufflant ses dernières lueurs. Juste à coté, elle avait placé le livre qu’elle venait d’achever. C'était une histoire qui se terminait par un baiser et un amour pour l’éternité, ce n’était qu’un conte de fées.

Quand la cloche sonna ses douze coups, elle était enfoncée dans son siège, pour le voyage de retour.

.......

On s’entête parfois à faire des choses qui n’ont aucun sens, qui n’aboutissent à rien, on le sait, mais on les fait quand même. C’est peut être pour se prouver que certains bancs ont plus de charme quand ils sont vides, entourés simplement par le silence, ou par l’écho du silence…

lundi 20 août 2012

Adele - Promise This




Promets moi ça

Au début
Il n'y avait rien
De plus vide
Dans cet espace
Puis tu es arrivé
Tu as allumé les lumières
Et tu as crée
Ce qui allait arriver

Avant que je n'attache tes ailes
Couvre moi s'il te plait
Déploie tes ailes
Couvre moi et

Promets moi ça
Si je meurs avant de me réveiller oh
Promets moi ça
Prends le temps de dire ta gratitude
A genoux
Tu prieras pour moi
Promets moi ça
Promets moi que tu seras le dernier à m'embrasser
Alouette...

Même quand je marchais
A travers les ombres
Tu étais avec moi
Et tu m'as réconforté
Allonge moi maintenant
C'est le moment de dormir
Est-ce que tu me rétabliras?

Avant que je n'attache tes ailes
Couvre moi s'il te plait
Déploie tes ailes
Couvre moi

Alouette...

C'est là où nous nous accrochons
Et j'espère que tu ne m'abandonneras pas
Si tu me quittes un jour
Sache que je voudrai toujours te suivre

Alouette...

mardi 14 août 2012

Tunisienne, bribes d’une histoire

Elle est assise là, entourée par ses filles, leurs enfants et leurs petits enfants. Quelques années s’ajoutent à ses quatre-vingt ans, une longue vie d’évènements et d’émotions. Les rides et les ridules sillonnent son visage qui garde encore les traces d’une beauté que les années n’ont pas pu effacer. Ses yeux couleurs noisette et ses lèvres fines couleur de framboise portent milles et une histoire. Oui, c’est ma grand-mère maternelle.

Quand je la regarde, quand je l’entends parler de sa vie, ce n’est plus son histoire à elle, mais c’est l’histoire de la femme, d’une femme tunisienne qui a vécu la colonisation, l’indépendance et qui observe avec attention ce qui se passe dans son pays. C’est le combat d’une tunisienne, parfois silencieux, parfois muet et souvent des droits revendiqués avec acharnement.

Comment pourrais-je décrire en quelques lignes son histoire ? L’histoire de la femme tunisienne ? La spécificité de la femme tunisienne durant le dernier siècle ? Ça mérite des pages, des dizaines et des centaines de pages que je dois réduire dans un petit récit, et c’est pour cela que ça ne sera que des bribes d’une histoire. J’espère un jour exhausser son rêve et écrire son histoire, sa vie, ses joies et surtout ses souffrances de femme, dans un vrai livre.

Son histoire est parfois personnelle, mais c’est aussi l’histoire de toute une génération ou c’est une suite de générations de femmes qui ont vécu ce passage d’un état de presque soumission à une émancipation, à une liberté responsable avec le fardeau de toute une société qui a changé sans pour autant changer.

Orpheline de père depuis son jeune âge, prise en charge par son frère, elle n’a pas eu le droit aux bancs de l’école, ni à des enseignants à domicile pour lui apprendre les langues, la musique, les bonnes étiquettes comme sa mère ou sa grand-mère qui parlaient un français impeccable et jouaient au piano des symphonies mondiale. Elle n’a eu le droit qu’à des cours de broderie et de couture comme une fille de bonne famille. Pour fuir au despotisme de sa belle sœur, elle ne rêvait que de trouver son prince charmant qu’elle a choisi beau aux yeux couleur d’azur, c’était mon grand père qui avait dix huit ans à cette époque tandis qu’elle n’ pas dépassé les quinze printemps. Lui-même orphelin, mais éduqué à être l’homme de la famille, responsable de sa mère veuve à l’âge de trente ans, de son frère et maintenant d’une jeune épouse.

Mon grand père était l’exemple même du machisme masculin. Très conservateur, prétentieux, narcissique et tyrannique, et une épouse presque naïve, ou elle n’avait pas le choix que de l’être. Elle avait peur, de lui, de toute une société. Peur qu’il la quitte, ou qu’elle revienne divorcée à son frère, alors elle n’a trouvé que la soumission totale comme solution. C’était une époque où la femme n’avait pas le choix, l’humeur de son homme peut bouleverser toute sa vie, c’est lui le décideur, le maitre, et elle n’avait qu’à se plier à ses quatre volontés. On lui disait que tout les hommes sont comme ça, et que toute femme doit se plier à ce que le destin lui a choisi, elle n’a pas de mot à dire.

Une époque où la femme tunisienne n’a de rôle que d’être l’épouse, soutenir son mari sans discuter ce qu’il pourrait faire, un être de second degré, et c’était la peur, l’absence de droits qui la rendaient soumise à ce point. Elle aide, elle travaille à domicile, en broderie, à apprendre aux filles l’art de la couture et la confection de la dentelle traditionnelle, mais jamais elle ne bénéficiait du fruit de son labeur, et gare à elle si un jour elle ose cacher quelques sous pour elle. Son mari avait un oiseau qui la suivait et lui reportait tous ses faits et gestes. Elle rit maintenant quand elle évoque cette histoire d’oiseau, elle le guettait des yeux là où elle se déplaçait, où quand elle essayait d’enlever pour un moment le bout de papier qu’il a mis sur la serrure de la porte pour qu’elle puisse voir ce qui se passait à l’extérieur, mais rien ne lui échappait.

Des années sont passée, la guerre puis l’indépendance, entre temps, elle a perdu ses trois garçons très jeunes et n’a survécu que ses deux filles, une malédiction du destin… Les paroles de son beau frère résonnent encore dans sa tête, qu’elle bâtisse des châteaux, qu’elle investisse, la majeure partie sera pour lui, le frère, car elle n’a eu que des filles. Des mots qui lui ont fait mal, il n’y avait que les hommes qui ont tout le mérite, bien que ce soit grâce à elle, sa bonne gérance et son labeur que la richesse familiale est devenue importante. Mais elle n’avait aucune propriété à son nom, une femme ne peut rien posséder rien avec son mari, même si c’est elle qui finance l’achat.

Mais les choses ont changées, ses filles sont à l’école, et elle a apprit à écrire son prénom d’une écriture lente mais sure, c’était comme un signe de liberté, elle a maintenant sa signature personnelle. Elle est maintenant un être complet pas seulement l’ombre d’un homme.

Et elle est devenue plus sure d’elle. Son beau frère ne viendra pas prendre à ses filles leur héritage qu’elle a souffert pour le créer. Elle ne reviendra plus chez son frère avec deux filles en charge, si un jour mon grand père, sur un coup de tête décide de divorcer. Elle peut même annoncer sa jalousie, de chaque autre femme qui peut admirer les beaux yeux de mon grand père qui lui-même faisait les yeux doux, aucune autre femme ne pourra lui prendre sa place.

Grand-mère, avec ses quatre vingt ans dépassés, sait qu’avec des lois, on peut avoir des droits, une protection, une valeur, et une illusion d’égalité. Elle sait que ce sont ces lois qui lui ont permis de dépasser sa peur, d’avoir son mot à dire, de gérer ses biens et de bénéficier de son labeur. Elle sait que la souffrance et l’humiliation vécues souvent en silence ne doivent jamais revenir. Que la femme a en elle une force que ne possèdent pas les hommes, elle enfante, elle veille sur ses enfants et sur leur éducation, elle est responsable de la bonne marche de son foyer même si elle est femme au foyer… Des petites choses qu’on ne peut pas voir, mais en les accumulant, on sait que c’est sur le dos des femmes que toute une société avance.

Grand-mère avec son âge, sait que la femme d’aujourd’hui est encore plus battante. Qu’elle se force pour faire beaucoup mieux. Qu’elle est devenue cadre, enseignante, ouvrière, qu’elle se prend en charge sans pour autant négliger son rôle d’épouse, de mère, de sœur. Elle est ce mélange de force et de douceur. Elle ne laisse jamais ses responsabilités, elle les assume et elle en est fière de le faire. Qu’il fallait voir la femme, soit rurale ou citadine, elle est toujours rayonnante, battante sans lâcher prise, même si souvent elle est exploitée, au travail comme au foyer, et ces dépassements ce ne sont pas les lois qui vont les changer.

Grand-mère sait que ses petites filles, même avec tous les progrès techniques, sont fatiguées. Elles fournissent un effort énorme pour mériter leur statut de citoyenne libre et honorée. Que si les lois peuvent protéger les arrières, les mentalités ont encore besoin de beaucoup d’années pour changer. Alors les lois sont faites pour avancer, pour améliorer par pour régresser.

Grand-mère, sans quitter son sefséri en soie, ne souhaite jamais que les choses reviennent comme elles ont été, car elle sait ce que c’était. Mais elle insiste surtout sur le respect, c’est dans le respect qu’on peut tout changer. Mais cette fois, elle n’a plus peur, elle sait, et elle est sure même que la femme tunisienne est prête à tout faire pour ne pas perdre ses acquis et militer pour avoir d’autres droits en tant que citoyenne. Même si certaine disent vouloir faire revenir la femme des siècles en arrière, elles n’y arriveront jamais. Ma Tunisie ne fera jamais ce retour…

lundi 16 juillet 2012

Les mots perdus

Face à une page blanche j’ai cherché mes mots

Des mots qui bouillonnent et qui refusent de se dessiner

Des mots qui vident mon vide pour me vider

Des mots qui font sortir mes larmes qui refusent de couler

Des mots qui crient mes peines refoulées

Des mots qui me permettent de fermer les yeux

Des mots qui m’apaisent et me font sentir la paix

Des mots que je veux crier

Des mots que veux jeter

Des mots avec lesquels je veux casser, blesser ou simplement expliquer

Mais mes mots refusent de m’exprimer

Ils m’ont délaissée

Ils sont sans sens, inachevés

Ce ne sont que des lettres éparpillées

Qui dansent sur des notes non rythmées

Sans aucune beauté

Je ne sais plus écrire ni composer

Je ne suis qu’une coquille vidée…

mercredi 13 juin 2012

La noyée …


C’était une princesse par un jour d’été, qui sortait faire sa balade au bord d’une plage qu’elle connait.

La balade l’a emportée, ses pieds l’ont menée loin des lieux sûrs qu’elle avait l’habitude d’aborder.

L’eau fraiche de la mer l’a appelée, l’invitant à se rafraichir et apaiser ses jambes fatiguées.

Le soleil l’illuminait, faisait briller ses cheveux qui caressaient, la peau blanche de ses épaules couleur de lait.

Ses pas avançaient vers les profondeurs de l’eau salée, elle ne pouvait pas se noyer, elle qui avait su toujours nager.

Brusquement, le soleil s’était éclipsé, un vent violent la balançait, la mer douce devenait très agitée.

Elle ne voyait plus ce qui l’entourait, ses pieds ne trouvaient plus la terre ferme qui la tenait, tout autour d’elle devenait obscurité.

Elle essayait de se calmer, ce n’était qu’une tempête et elle finira par vite passer, elle resta clouée mais le courant l’emportait.

Mais rien n’avait changé, à ses yeux épeurés, tout autour d’elle s’agitait et bousculait, elle ne savait même plus nager.

Elle a tendu la main, cherchant une paille pour s’accrocher, un espoir pour lutter, mais tout autour d’elle s’écroulait.

La main qu’elle voulait tenir, pour la soutenir, refusait de croire qu’elle, la princesse qui savait seule nager, pouvait se noyer.

La mer pouvait ne pas être profonde, le noir qui l’entourait pouvait ne pas être une totale obscurité, c’était peut être elle qui dramatisait.

Pouvait-on savoir que dans un moment de détresse, tout parait noir et même les lumières disparaissaient ?

Pouvait-on savoir qu’elle pouvait avoir peur, et que dans sa peur elle ne voyait plus sa route et qu’elle se sentait perdue à jamais?

Pouvait-on savoir qu’elle n’attendait qu’un mot, qu’une petite paille ou une poigné de main qui minimise sa peur et sa détresse exagérées?

Pouvait-on savoir qu’elle se sentait seule, abandonnée même dans cette mer qu’elle connaissait et qui l’absorbait dans ses profondeurs agitées?

Pouvait-on savoir qu’elle voulait crier, quand sa tête s’enfonçait, mais qu’aucun son ne pouvait sortir de sa gorge nouée ?

Pouvait-on savoir qu’elle percevait sa fin devant ses yeux, et qu’elle pleurait la perte tous ceux qu’elle avait aimés ?

Pouvait-on savoir que dans son dernier souffle avant de se laisser absorber, elle voyait son rêve de la fin d’été, s’écrouler pour l’éternité?

Et c’était l’histoire d’une princesse, qui, dans un moment de détresse, avait laissé une vague l’empoter vers sa fin.

Une princesse qui se noyait mais que personne ne croyait, qu’elle avait perdu la capacité de nager…

Une princesse qui n’avait même pas su dire adieu…