
Depuis quelques jours j’essaye d’approfondir mes connaissances sur ces deux sujets. Toutes mes lectures ne m’ont pas permis de trouver une solution adéquate à la situation que j’ai rencontrée. Beaucoup de facteurs entrent en actions, ce qui ne facilite pas la tache. Je vais étaler ce cas qui m’a été présenté, bien que tenue par le secret professionnel, mais je pense bien que ce n’est pas un cas unique.
C’est un jeune adolescent, timide d’apparence avec des résultats scolaires acceptables. Il a dépassé les 16ans de quelques mois et n’a jamais eu de problèmes apparents soit relationnel ou dans son établissement. D’un père travaillant à l’étranger, il vit seul avec sa mère qui est trop protectrice.
J’ai donné une petite conférence sur la santé psychologique de l’adolescent pour les élèves du secondaire. Parmi les points traités, l’identité sexuelle qui s’affirme encore à l’âge de l’adolescence, et j’ai affirmé que cette attirance ou cet intérêt pour le sexe opposé est tout à fait normal…
Après la conférence, ce jeune adolescent m’a demandé un entretien privé et urgent selon lui. Pour lui, mes propos sur l’affirmation de l’identité sexuelle ont déclenché beaucoup de questionnement et une grande inquiétude. En résumé, il a affirmé qu’il se trouvait mieux en compagnie des filles et aime plus leur propos au point que ses amis le traite d’efféminé et le poussent à être plus viril « yestarjel ».
En le mettant plus en confiance, il a déclaré qu’il regardait des films porno et se masturbai régulièrement et c’est toujours l’image masculine qui l’attire et qui lui procure le plaisir recherché. Il n’a jamais eu d’expérience réelle ni homo ni hétéro. Il pensait que c’est juste une étape de l’adolescence et qu’arrivé à l’âge adulte il ne pensera plus aux hommes et ça sera les femmes qui l’attireront.
Face à ces confidences, plusieurs données ont basculé dans ma tête. D’un coté, la fragilité de l’adolescent qui se cherche pour l’accomplissement de sa personnalité et de son identité, son besoin de soutien, de compréhension, de tolérance et d’aide… et d’un autre coté tout le jargon social, culturel et religieux qui guident notre entourage et qu’on ne peut pas changer d’un jour à l’autre.
J’ai cherché aussi l’image que j’ai des homosexuels qui s’affirment, et désolée je n’ai trouvé qu’une sensation de dégout. J’ai eu aussi l’image d’une mère tunisienne (sans penser qu’elle est arabe ou musulmane), avec toutes ses connaissances ou son ouverture d’esprit, face à un fils qui ne fait que déraper de toutes les normes.
Que faire face à ce jeune adolescent ?
Lui dire que ça peut arriver, qu’il doit s’accepter comme il est et d’assumer ses tendances, ses choix et que c’est une autre forme de la nature humaine si complexe ?
Lui affirmer que c’est passager et qu’il va tôt ou tard suivre le troupeau sans s’égarer ?
L’inciter à dévier ses préférences avec un accompagnement psychologique en niant toute possibilité que ça pourrai être hormonal, physique et qu’il n’y pourra rien face à cet état ?
Le considérer comme un malade qui a besoin d’un soin ou d’une thérapie ?....
Tous les livres et toutes les recherches que j’ai consultées ne m’ont pas donné une solution bien précise. C’est un sujet qui reste tabou dans la société tunisienne qui est si différente de celles occidentales.
Alors, comment tendre la main à ce jeune qui demande de l’aide quand nous même on ne sait pas quelle démarche suivre ?