C’est dimanche soir, dans un salon de thé archi complet à El Manar, J’étais avec un jeune homme qui n’a pas dépassé les 36 ans. Autour d’un thé chaud aux amandes, on a discuté pendant des longues heures sur le monde des affaires et surtout sur son parcourt et sa vision particulière sur ce qui peut mener à la réussite.
Après ses six ans d’études supérieures, il a choisi d’entrer dans le monde des affaires. Sans auto financement, il s’est lancé avec beaucoup d’ambitions et de motivation. Tout au long de ses études il n’était pas parmi les meilleurs, mais il avait beaucoup de créativité et d’idées innovatrices ainsi qu’un gout développé du risque.
Il a commencé par l’immobilier, un domaine lié à sa spécialité, puis il s’intéresse au domaine agricole et surtout à l’élevage. Aujourd’hui, bien qu’il n’est pas encore parmi les grands, mais il a eu l’opportunité de les octroyer et de connaitre leur mode de vie et de là de prendre l’exemple.
Gérant de plus d’une société, il a sous ses ordres des centaines d’ouvriers, de techniciens, et d’ingénieurs. Son chiffre d’affaire s’accroit d’un jour à l’autre, ce qui prouve que la réussite n’est pas obligatoirement liée à un héritage financier ou familial, mais la réussite de tout jeune est en rapport avec sa perception de soi et du réseau relationnel qu’il peut créer ainsi qu’une bonne gestion de son potentiel intellectuel et personnel.
Son ascension de la classe moyenne vers une classe supérieure a changé sa vision des relations humaines. En parlant du partage des richesses, de la force du travail qui devait être bien rémunérée pour donner plus de motivation et de joie de vivre, la réponse était catégorique. Dans le monde des affaires chacun travaille pour soi, et il faut profiter de toutes les opportunités.
Les gérants des sociétés donnent l’image du confort et de lassitude en profitant des autres qui travaillent pour eux, mais ce n’était pas vrai (toujours selon les paroles de ce jeune homme). Les ouvriers n’ont qu’à fournir le plus d’effort pour qu’ils puissent garder leur boulot, pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles, et qu’ils s’estiment heureux qu’ils aient pu avoir un salaire avec ce taux de chômage qui ne cesse de s’accroitre avec la crise mondiale qui ne fait que s’alourdir avec la grippe porcine et maintenant avec ce nuage volcanique qui couvre presque toute l’Europe. Pour les autres, techniciens ou cadres, ils n’ont qu’à faire de leur mieux pour plus de succès à la société et de là du patron et ils auront des primes de rendements ou d’encouragement qui diffèrent selon les résultats obtenus de leurs efforts, leurs propositions et leurs idées.
Même l’Etat n’a pas intérêt à s’occuper des affaires internes des entreprises qui payent les impôts (bien que pas toujours juste) principale source de revenu pour tout Etat. Les entreprises qui offrent des emplois et atténue le taux de chômage. Les entreprises qui apportent aussi de la devise et une image de réussite au niveau mondial…. Alors il ne faut jamais parler de condition ouvrière sinon il y a d’autres paradis surtout fiscaux où les bénéfices seront meilleurs.
Ce jeune homme n’est qu’un exemple de plusieurs jeunes qui ont pris leurs affaires à deux mains, qui ont pris le risque, qui ont réussi et en donnant l’exemple aux autres jeunes, avec un seul principe : celui qui veut peut, il faut seulement avoir le courage et de prendre l’initiative.
Par ailleurs, cet exemple donne une image de cette nouvelle Tunisie, où la classe moyenne, qui était majoritaire pendant des décennies, commence à disparaitre, si elle ne l’est pas déjà.
On commence à ne voir que deux classes, celle qui contient le nombre le plus restreint, ce sont ceux qui s’offrent les voitures de luxe, les voyages et les belles résidences, et d’un autre coté une classe qui comporte ceux qui courent dés les premières heures de la journée derrière un bus jaune ou un métro vert, pour pouvoir avoir s’ils sont parmi les chanceux, une voiture d’occasion ou une à quatre chevaux et passer leur vie à payer les crédits de cette bagnole et d’un petit appartement dans une cité populaire.
C’est l’image de la nouvelle société tunisienne avec ses deux facettes contradictoires entre ceux qui bossent tout le long de la journée pour une poigné d’argent la fin du mois, et ceux qui dépensent des milliers, pour une seule soirée…
ce jeune a une vision de la classe ouvriere digne de germinal .Il est completement anachronique,il faut lui rappeller que karl marx est passe par la et que la condition ouvriere a changee,crise ou pas.Un peu de respect pour ceux ,qui travaillent pour lui et qui font sa fortune ,ne serait pas de trop.Il leur doit plus que ce qu ils lui doivent.
RépondreSupprimerEntendre dire un patron qu'un ouvrier doit s'estimer heureux d'avoir un travail c'est absurde car ce qu'il ignore c'est que sa société ne pourra jamais fonctionner sans ces ouvriers. Si les ouvriers prenaient conscience de leur importance dans l'entreprise et ne se laissaient pas faire le monde tournerait bien rond !
RépondreSupprimerUn ouvrier n'est rien si à la tête d'une société il n'y a pas un bon dirigeant, compétent, efficace et surtout juste ! L'un ne va pas sans l'autre, sans les autres ! Chacun a sa place et chacun doit le respect à l'autre !
Il est faux de penser que tout est acquis car on pourra perdre un jour et en un clin d'oeil ce que l'on possède aujourd'hui !
Bakhta
malheureusement c'est l'amère réalité ... les patrons sont maîtres absolus à bord et le nouveau langage c'est les cadres doivent s'estimer heureux d'avoir un boulot.
RépondreSupprimerLa nouvelle mode des patrons sur laquelle ils accrochent leurs atouts et bien sûr la crise mondiale et le taux de chômage élevé.
Je connais des entreprises qui gagnent beaucoup d'argent et en raison de la supposée crise ils ont diminué de personnel !.
Amère vérité ... mais c'est la réalité !
@ Téméraire
RépondreSupprimerL'amère vérité et la réalité c'est que le chômage et la crise mondiale ont été créés justement pour que les employés ouvriers ou cadres s'accrochent à leurs postes, s'épuisent, ne bronchent pas et se soumettent aux exigences de leurs patrons qui ne pensent qu'à un seul but ramasser le plus d'argent et faire la course infernale vers le profit aveugle et inhumain !
On ne peut pas être reconnu ni même se reconnaître dans son travail à force d'entendre dire "la porte est grande ouverte si cela ne vous convient pas, des milliers de personnes attendent votre place" ou encore "aucune possibilité de révision de salaire, il y a la crise mondiale" jusqu'à vous entraîner à la crise de toutes les crises !!!
Bakhta
Les deux guerres mondiales ont fait des riches, des gens qui ont su parler et à soutirer d'un moyen ou autre l'argent aux autres.
RépondreSupprimerLa "crise financière" est un état de guerre, nous somme en guerre mondiale, personne ne veut l'appeler comme ça, mais c'en est une !
Et dans cette nouvelle guerre, l'instinct de survie est trop grand, assurer sa pérennité, et la pérennité de la descendance, amasser l'oseille, cette oseille qui tourne entre les mains et va des plus démunis vers le plus riches, toujours.
Il ne reste que l'image à soigner, c'est un art, comment faire montrer qu'on est riche, qu'on a réussi, tout en montrant qu'on n'a fait du mal à personne ? des théories et des méthodes sont enseignés de nos jours, alors que la vérité est simple, il y'a X richesse, N personnes, si tu possèdes plus que X/N c'est que tu as pris la part d'un autre.
On parle de l'instinct de survie pour des gens qui ne savent faire aucune autre chose qu'"amasser l'oseille" mais que dire de ceux qui n'arrivent même pas à survivre à l'instant "t" et qui ne savent ce que leur réserve le lendemain ???
RépondreSupprimerJ'ai posé la question à une connaissance qui aime montrer les belles choses qu'elle achète "signées" mais qu'est ce cela t'apporte vraiment et pourquoi achètes tu si cher un article parce que signé...? Elle me répond mais c'est pour le PRESTIGE et cela fait -justement- montrer qu'on est riche... !
Riche et après ? Sommes-nous heureux pour autant ?!!!
Elle a peut être envie de ne plus vivre la misère et montrer qu'elle est enfin arrivée ou bien peut être c'est tout ce qui compte dans sa vie : la montre de son extérieur et surtout ne pas rentrer un seul instant voir son intérieur si mal et si triste !!!
Bakhta
Bakhta
Je pense que c'est beaucoup deux fois Bakhta ! sourire
RépondreSupprimerC'est moi j'ai déjà signé, sourire encore
"L'instinct de survie" c'est la seule raison que j'ai trouvée plausible pour expliquer l'engouement naturel pour le blé, quoi d'autre permettrait à un Homme de prendre le pain de la main de son frère ? la cupidité ? la méchanceté ? non, les traiter comme ça c'est déjà un rabaissement, ce ne peut être que cet instinct, la peur qu'un jour on se trouve sur le trottoir, ou que notre descendance aie un futur qui s'en approche.
RépondreSupprimerJe ne donne pas raison à la montée ascentionelle unidirectionnelle des richesses, j'essaie juste de lui donner une dimension .. plus humaine.
Gar ... Gar :)
L'expression "l'instinct de survie" est bien adéquat à ces gens là, Gar...Gar :), mais placé très haut par rapport à l'instinct de survie des communs des mortels ! Justement ces gens oublient qu'un jour ils peuvent se trouver sur le trottoir pour une raison ou une autre tellement submergés ils sont par le comptage de leurs sous !
RépondreSupprimerBakhta
juste pour te dire que tu es une personne rare rencontrée grâce aux blogs, (rencontre hautement improbable autrement),à qui je souhaite une vie aussi riche qu'elle-même, avec ou sans blog...amitié.
RépondreSupprimerfan de votre simplicité et richesses de mots et de votre sublime créativité...bonne continuation...Bachir
RépondreSupprimerMerci cher anonyme Bachir, pour ces mots d'encouragement, et je profite de l'occasion pour remercier celui qui m'a encouragé et poussé à rendre public mes écrits sur ce modeste blog.
RépondreSupprimerC'est assez bizarre pour moi de lire le ressenti des personnes qui ont ouvert un blog il y a longtemps, car moi qui vient d'arriver j'ai aussi parfois une impression bizarre mais différente un peu comme si j'arrivais dans un endroit où tout le monde se connait, se parle et d'être perdu au milieu mais je m'étends je m'étends ....
RépondreSupprimerje passerai surement vous voir !!!!.....Bachir
vous serez toujours le bien venu Bachir l'anonyme...
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