Quand l’officier de douane lui a rendu son passeport, elle a su que tout va changer. Une chose étrange va se passer. Son cœur commençait à battre à la chamade. Ses yeux étincelaient de milles lumières. Ses lèvres dessinaient un sourire qu’elle essayait de camoufler. Elle se sentait belle comme elle ne l'avait jamais été.
Quelques dizaines de kilomètres les séparaient. C’est la première fois qu’ils seraient si près. C’est la première fois où rien ne pourrait les séparer ou les éloigner.
Presque une heure en voiture et elle est enfin arrivée. Il était midi, et cette journée était plus chaude que les jours habituel d’une fin de printemps. Chez elle, la brise maritime et l’air iodé rendait les rayons du soleil plus modérés. Là, si loin de ses lieux, tout était si différents, si étranges, si magiques…
Elle est entrée dans sa chambre d’hôtel, s’est rafraichie le visage, jeta ses sandales, et marcha sur les pointes de ses pieds nus sur ce marbre si blanc et si frais, ne faisant même pas attention aux gouttes d’eau qui mouillaient sa chemisette noire. Elle ouvra la fenêtre de son quatrième étage, une bouffé d’air chaud chatouilla son visage encore humide et sa chemise qui lui collait.
Elle regarda la ville qui s’étendait devant ses yeux. Elle ne savait pas que sa ville était si étendue, elle était résumée pour longtemps pour elle en une petite maison isolée, c’est seul celui qui l’habitait qui la concernait. Elle admirait le soleil qui faisait briller les immeubles aux fenêtres vitrées, elles étincelaient comme des étoiles filantes dans une nuit d’été. Des voitures roulaient à vive allure, chacun des conducteurs attendait surement un déjeuner chaud bien préparé, retrouver une épouse, une mère, une famille ou une bien aimée. Quelques piétons éparpillés, marchant vers leurs destinations ou attendant ce que le temps leurs réservait.
Elle fixa de loin les alentours, cherchant les petites fermes qui s’étendaient ici et là. Elle ne lui avait jamais demandé la couleur de sa maison, sur quel coté de la ville elle était, elle savait juste qu’une autre l’avoisinait, et que tout à coté des fondations s’élevaient. Elle n’a pas su la localiser, mais elle savait que ce n’était pas loin, elle sentait son parfum, et son cœur ne savait pas lui mentir, elle n’avait qu’à déchiffrer les messages qu’il n’arrêtait de lui envoyer.
Il ne savait pas qu’elle était là. Il ne soupçonnait même pas sa présence tout près, peut être il n’y a que quelques minutes de marche qui les séparaient. Pourra-t-il lui aussi lire les ondes du cœur ? Pourra-t-il déchiffrer les messages sans mots et sans vois qu’elle n’arrêtait de lui envoyer ? Ou le destin pourra-t-il les mettre sur la même route ? Elle ne sera là que pour deux jours, et elle avait la certitude que quelque chose de merveilleux et de magique allait se produire.
Elle a pris sa tablette de chocolat de son sac. Avec la chaleur il avait fondu, mais elle adorait sucer ses doigts pour avaler toutes gouttes de cette pâte onctueuse. Elle adore le chocolat, dans tous ses états, et elle n’avait aucune envie de descendre partager son déjeuner avec les autres dans le restaurant de l’hôtel. Elle adorait être seule, laisser sa tête planer dans des lieux et des cieux qu’elle seule savait créer et savourer la beauté.
Elle n’a pas su pour combien de temps elle avait dormi, mais quand le téléphone de chambre a sonné, elle serrait à elle l’oreiller d’à coté, et un grand sourire rayonnait son visage. Ils l’attendaient à la réception, il était déjà tard et beaucoup de courses les attendait. Elle n’avait même pas essayé de se rappeler à quoi elle rêvait, elle le savait…
La nuit, elle n’a pas pu fermer l’œil. Des heures elle avait passé sur ce fauteuil du balcon, savourant son café, et admirant les étoiles qui la surveillaient. Ce sont ses étoiles à lui, ce sont celles qui veillaient sur ses nuits en son absence. Elle avait passé la nuit à les supplier de ne jamais le lâcher, de bien le garder et de toujours dessiner le bonheur dans ses yeux. D’apaiser ses colères, ses haines et ses déceptions. De le bercer quand le sommeil pourrait un soir le quitter et de le couvrir quand le froid le guettait. De prendre sa main où il désirait aller et de ne jamais le contrarier.
Le matin, elle a décidé d’errer seule dans cette ville qu’elle découvrait. Elle allait le chercher, provoquer le destin qui ne voulait pas se manifester. Devant chaque parking elle le guettait, chaque voiture blanche l’attirait, pour la marque de la sienne, le blanc n’était pas si commun et la recherche ne sera pas difficile. Devant un centre commercial, une voiture blanche était stationnée. Elle se sentait clouée sur place, elle n’a plus aucun pouvoir sur ses pieds qui avançaient malgré elle sur la route, elle voulait embrasser ce petit garçon qui regardait les vitrines. Elle ne voyait que ses beaux cheveux châtains et sa petite taille.
Dans ce moment d’absence, tout le monde autour d’elle s’était arrêter. Elle n’entendait pas les cris des passants qui la mettait en garde, ni voyait cette voiture qui arrivait à grande allure. C’était la voiture blanche que depuis le matin elle guettait. La voiture blanche dont le conducteur changeait le CD qu’il écoutait depuis quelques jours en boucle sans s’enlacer, c’était une musique qu’un soir avec elle il a partagé.
Et dans une fraction de seconde tout est arrivé… Elle était étendue sur terre, cette tache de sang s’élargissait couvrant l’asphalte de la route de sa ville. Elle savait qu’elle allait le voir. Elle savait que leurs yeux vont se croiser. Elle savait que le destin ne la lâcherait jamais.
Mais, elle ne savait pas qu’il ne la reconnaitrait pas. Ne reconnaitrait pas ses cheveux étalés qu’il adorait toucher. Qu’il ne reconnaitrait pas ses mains, ses doigts qui ont dessiné ses mots d’amour sur son dos. Ne reconnaitrait pas son parfum, son dernier souffle qui criait muet son nom…
Et elle ferma les yeux, remerciant le destin qui a enfin exhaussé son dernier vœu. Avoir son visage comme dernière images pour ses yeux…
Quelques dizaines de kilomètres les séparaient. C’est la première fois qu’ils seraient si près. C’est la première fois où rien ne pourrait les séparer ou les éloigner.
Presque une heure en voiture et elle est enfin arrivée. Il était midi, et cette journée était plus chaude que les jours habituel d’une fin de printemps. Chez elle, la brise maritime et l’air iodé rendait les rayons du soleil plus modérés. Là, si loin de ses lieux, tout était si différents, si étranges, si magiques…
Elle est entrée dans sa chambre d’hôtel, s’est rafraichie le visage, jeta ses sandales, et marcha sur les pointes de ses pieds nus sur ce marbre si blanc et si frais, ne faisant même pas attention aux gouttes d’eau qui mouillaient sa chemisette noire. Elle ouvra la fenêtre de son quatrième étage, une bouffé d’air chaud chatouilla son visage encore humide et sa chemise qui lui collait.
Elle regarda la ville qui s’étendait devant ses yeux. Elle ne savait pas que sa ville était si étendue, elle était résumée pour longtemps pour elle en une petite maison isolée, c’est seul celui qui l’habitait qui la concernait. Elle admirait le soleil qui faisait briller les immeubles aux fenêtres vitrées, elles étincelaient comme des étoiles filantes dans une nuit d’été. Des voitures roulaient à vive allure, chacun des conducteurs attendait surement un déjeuner chaud bien préparé, retrouver une épouse, une mère, une famille ou une bien aimée. Quelques piétons éparpillés, marchant vers leurs destinations ou attendant ce que le temps leurs réservait.
Elle fixa de loin les alentours, cherchant les petites fermes qui s’étendaient ici et là. Elle ne lui avait jamais demandé la couleur de sa maison, sur quel coté de la ville elle était, elle savait juste qu’une autre l’avoisinait, et que tout à coté des fondations s’élevaient. Elle n’a pas su la localiser, mais elle savait que ce n’était pas loin, elle sentait son parfum, et son cœur ne savait pas lui mentir, elle n’avait qu’à déchiffrer les messages qu’il n’arrêtait de lui envoyer.
Il ne savait pas qu’elle était là. Il ne soupçonnait même pas sa présence tout près, peut être il n’y a que quelques minutes de marche qui les séparaient. Pourra-t-il lui aussi lire les ondes du cœur ? Pourra-t-il déchiffrer les messages sans mots et sans vois qu’elle n’arrêtait de lui envoyer ? Ou le destin pourra-t-il les mettre sur la même route ? Elle ne sera là que pour deux jours, et elle avait la certitude que quelque chose de merveilleux et de magique allait se produire.
Elle a pris sa tablette de chocolat de son sac. Avec la chaleur il avait fondu, mais elle adorait sucer ses doigts pour avaler toutes gouttes de cette pâte onctueuse. Elle adore le chocolat, dans tous ses états, et elle n’avait aucune envie de descendre partager son déjeuner avec les autres dans le restaurant de l’hôtel. Elle adorait être seule, laisser sa tête planer dans des lieux et des cieux qu’elle seule savait créer et savourer la beauté.
Elle n’a pas su pour combien de temps elle avait dormi, mais quand le téléphone de chambre a sonné, elle serrait à elle l’oreiller d’à coté, et un grand sourire rayonnait son visage. Ils l’attendaient à la réception, il était déjà tard et beaucoup de courses les attendait. Elle n’avait même pas essayé de se rappeler à quoi elle rêvait, elle le savait…
La nuit, elle n’a pas pu fermer l’œil. Des heures elle avait passé sur ce fauteuil du balcon, savourant son café, et admirant les étoiles qui la surveillaient. Ce sont ses étoiles à lui, ce sont celles qui veillaient sur ses nuits en son absence. Elle avait passé la nuit à les supplier de ne jamais le lâcher, de bien le garder et de toujours dessiner le bonheur dans ses yeux. D’apaiser ses colères, ses haines et ses déceptions. De le bercer quand le sommeil pourrait un soir le quitter et de le couvrir quand le froid le guettait. De prendre sa main où il désirait aller et de ne jamais le contrarier.
Le matin, elle a décidé d’errer seule dans cette ville qu’elle découvrait. Elle allait le chercher, provoquer le destin qui ne voulait pas se manifester. Devant chaque parking elle le guettait, chaque voiture blanche l’attirait, pour la marque de la sienne, le blanc n’était pas si commun et la recherche ne sera pas difficile. Devant un centre commercial, une voiture blanche était stationnée. Elle se sentait clouée sur place, elle n’a plus aucun pouvoir sur ses pieds qui avançaient malgré elle sur la route, elle voulait embrasser ce petit garçon qui regardait les vitrines. Elle ne voyait que ses beaux cheveux châtains et sa petite taille.
Dans ce moment d’absence, tout le monde autour d’elle s’était arrêter. Elle n’entendait pas les cris des passants qui la mettait en garde, ni voyait cette voiture qui arrivait à grande allure. C’était la voiture blanche que depuis le matin elle guettait. La voiture blanche dont le conducteur changeait le CD qu’il écoutait depuis quelques jours en boucle sans s’enlacer, c’était une musique qu’un soir avec elle il a partagé.
Et dans une fraction de seconde tout est arrivé… Elle était étendue sur terre, cette tache de sang s’élargissait couvrant l’asphalte de la route de sa ville. Elle savait qu’elle allait le voir. Elle savait que leurs yeux vont se croiser. Elle savait que le destin ne la lâcherait jamais.
Mais, elle ne savait pas qu’il ne la reconnaitrait pas. Ne reconnaitrait pas ses cheveux étalés qu’il adorait toucher. Qu’il ne reconnaitrait pas ses mains, ses doigts qui ont dessiné ses mots d’amour sur son dos. Ne reconnaitrait pas son parfum, son dernier souffle qui criait muet son nom…
Et elle ferma les yeux, remerciant le destin qui a enfin exhaussé son dernier vœu. Avoir son visage comme dernière images pour ses yeux…
très beau texte mais la fin est tragique et triste.
RépondreSupprimerj'ai tjrs adoré ta façon d'écrire ...mais ce post est vraiment exceptionel , merci Illusions pour l'effort que tu as fourni pour décrire une rencontre/adieu d'une fin dramatique et émouvante....
RépondreSupprimer@ Anonyme
RépondreSupprimerLes fins diffèrent selon les humeurs.
toute fin porte sa part de tristesse...
@ Hallège
RépondreSupprimerMerci pour le compliment.
Votre passage m'enchante toujours et vous êtes le bienvenu...
J'accuse réception de votre demande de pardon comme j'accuse réception de cette fin tragique surtout que je suis pas du tout le bienvenu.
RépondreSupprimerGrand Curieux.
@ Grand Curieux
RépondreSupprimerVous êtes toujours le bienvenu tant que vous commentez respectueusement le contenu de mes publications...
Bravo Illusions,même si la fin tragique m'a mis dans tous mes états! Encore Bravo!
RépondreSupprimerMerci ma chère, je suis ravie que ça te plaise .
RépondreSupprimerRelation virtuelle :
RépondreSupprimerLes relations deviennent facilement très intenses
• parce qu'on s'exprime de façon plus complète, plus authentique, moins prudente, donc plus satisfaisante,
• parce qu'on invente l'autre comme on le voudrait,
• parce qu'on a l'impression d'être bien compris,
• parce qu'on n'a pas besoin d'assumer autant ce qu'on avance,
• parce qu'on laisse plus de place à l'imagination et à la fantaisie.
Les sentiments (positifs et négatifs) ont tendance à être plus forts
• parce qu'on en exprime plus et plus librement,
• parce qu'on ne voit pas l'autre réagir à notre expression,
• parce qu'on imagine les réactions de l'autre sans vérifier,
• parce qu'on perçoit moins les limites suggérées par les réactions de l'autre,
• parce qu'on invente l'autre en fonction de nos besoins et de nos peurs.
Relation virtuelle :
RépondreSupprimerLes malentendus (positifs et négatifs) sont fréquents
• parce qu'on répond à des attaques qu'on a en grande partie imaginées, ce qui dégénère en guerres verbales enflammées ("flame wars"),
• parce qu'on répond à des sentiments qu'on imagine, ce qui permet de vivre des amours romantiques qui échappent à la réalité et au quotidien,
• parce que l'autre fait ses propres constructions semi-imaginaires de son côté et que ses inventions ne correspondent pas souvent avec les nôtres.
Il est toujours difficile de transposer la relation dans la réalité "ordinaire"
• parce que la part de l'imaginaire est très large,
• parce que ce qu'on imagine de part et d'autre est différent,
• parce qu'on est plus intime (par écrit) que ce qu'on est prêt à assumer (en personne),
• parce que toutes nos vulnérabilités se retrouvent en jeu (particulièrement celles qui concernent notre image corporelle).
On finit presque toujours par vouloir se rencontrer "en personne"
• parce qu'on vit un attachement réel et important qu'on veut prolonger et étendre,
• parce qu'on éprouve le besoin d'assumer davantage ce qu'on vit et ce qu'on exprime dans le cadre de cette relation.
Il est facile d'utiliser les relations sur Internet comme compensation parce que la qualité de communication et d'expression qu'on atteint est souvent nettement supérieure à celle de notre vie quotidienne, parce que nous n'avons pas à nous assumer vraiment dans la relation virtuelle, parce que c'est la relation "personnelle" qu'on établit en premier, plutôt que celle qui s'appuie sur l'apparence ou l'attrait physique.
Relation virtuelle :
RépondreSupprimerSource : http://www.redpsy.com/infopsy/webrelations.html
bravo illusions ton texte m ' a beaucoup tenu .tres bonne description , mais g voulu que la fin soit heureuse .encore bravo .
RépondreSupprimer@Anonyme
RépondreSupprimerBel extrait, très véridique en plus et merci pour le lien , très intéressant...
@ Tulipe
RépondreSupprimerMerci pour la visite et le commentaire ma chère et heureuse que mes délires te plaisent...
c'est fort ; ça me laisse un arrière gout d'un fromage de qualité, (ça n'a pas l'air mais c'est un compliment)... ton texte m'évoque énormément de choses, bravo et merci .
RépondreSupprimerRavie que l'arrière gout évoque en toi d'autres (arrières gouts)...
RépondreSupprimer