lundi 22 février 2010

Sonya... La maitresse de si Lahbib.


J'ai lu la version de si Lahbib sur notre relation. Cette relation qui n'a duré qu'un an. J'ai cru qu'il a pu cerner ma personnalité. Qu'il a compris mes craintes et mes raisons. Mais, hélas, il n'est pas différent de tous les hommes qui ont passé par ma vie.

J'aime bien donner une présentation de la femme que je suis. Présenter le parcourt de malheur qui est ma vie.
Je suis Sonya. J'ai trente cinq ans. Mariée depuis cinq ans à Sidi Ali. Ce n'est pas mon premier mariage. Le premier a duré huit années dont je parlerais après.

Je suis née en Autriche d'une famille aisée. Après la mort de ma mère russe, quand j'avais six ans, on est rentré en Tunisie avec mes frères qui sont plus âgés que moi et mon père qui n'a pas pu survivre à sa maladie et meurt quand j'avais dix ans. J'ai hérité la beauté de ma mère et la malchance de mon père.

Au début de mon adolescence je suis tombée gravement malade et j'ai failli mourir. Le médicament que j'ai eu a des effets secondaires qui peuvent toucher à ma fécondité, et je ne l'ai su qu'après.

Étudiante, j'ai fait la connaissance d'un jeune professeur qui vient juste de commencer sa carrière dans l'enseignement. C'était un jeune et charmant homme, et on s'est aimé. Pendant ma première année d'étude, je n'avais des pensées que pour lui, on était tout le temps ensemble et on a terminé l'année vivant dans son petit appartement.
Cette histoire est arrivée à mes frères et on s'est trouvé obliger à nous marier. Sa famille ne m'a jamais accepté. A leurs yeux je ne suis que la citadine qui a pris leur fils qu'ils attendaient le mariage avec une cousine à lui.

Après le mariage, j'ai délaissé mes études, mes rêves et je suis devenue femme au foyer. Vivant avec ses parents dans leur village lointain, on a su nous adapter. Pendant les fins de semaine et les vacances, on reprends notre amour et notre passion et tous les problèmes sont oubliés. Les deux premières années sont passées entre absence et attente de se retrouver. Des questions commencent à se poser: C'est pour quand le premier bébé? Et c'est surtout ma belle mère qui insistait, voulant tenir son petit fils avant de décliner.

En visitant le gynécologue, on a appris que ce rêve ne sera jamais réalisé. Devant mes larmes et ma peur de la réaction de sa famille, il m'a juré qu'il ne me laissera jamais tomber et qu'il ne pourra jamais vivre sans ma présence à ses cotés. Et je l'ai pour un moment cru. Mais lui n'a pas pu supporter la pression, et je voyait chaque jour son regard s'attrister. Je l'ai supplier de me quitter, de faire sa vie avec une autre en laissant pour nous les souvenirs des plus belles années, avant que les problèmes viennent tout gâcher.
Pendant des longues nuits il a pleuré, cachant mes larmes j'ai essayé de l'encourager. Insister que c'est la meilleure solution pour nous deux et que mon bonheur est qu'il soit heureux et satisfait. Qu'il n'a pas à s'inquiéter, que je l'aimerai pour tout le restant de ma vie et que je serais toujours à ses cotés. Après huit années, on a divorcé et je me suis retrouvée chez mon frère, sa femme et ses deux enfants que j'adorais.

Tous ceux qui m'entourent m'aimaient. Je n'ai pas à me plaindre de ce côté, personne n'a essayé un jour de me blesser.
Mais je ne me sentais pas chez moi. Je suis prisonnière dans une cage dorée. Jour après jours je suis devenue comme une esclave sans vraiment m'apercevoir. Je me trouve seule à cuisiner, mon frère aime ce que je fais, ça lui rappelle les bons plats que sa femme ne réussit jamais. C'est moi qui donne à manger aux enfants, fais leurs toilettes, révise avec eux leurs cours et ils dorment même à mes cotés. C'était toujours leur tante qu'ils réclamaient, car c'est elle seule qui peut les gâter.
Cet amour commence à m'étouffer, et je sentais que tout le monde m'exploitait sous prétexte de m'aimer.

Au début j'ai refusé de me remarier. Et qui voudra d'une femme qui n'aura pas d'enfants malgré son jeune age et sa beauté.

Sidi Ali est une connaissance de mon frère. Beaucoup d'affaires les réunissaient. Veuf depuis dix années. Il n'a pas voulu se remarier ne désirant pas fonder une nouvelle famille. Il m'a vu durant un diner chez mon frère et a pris connaissance de mon divorce et de ma stérilité, et nous voila dans quelques mois marier.

Rien en lui ne me plaisait, ni son physique ni sa mentalité. De vingt ans il me dépassait, et rien à comparer avec la douceur et l'amour que j'avais échangé avec celui que j'ai toujours aimé. Mais je ne peux pas nier que rien ne me manquais, sauf ma liberté que j'ai cru retrouver en me remariant.Il était jaloux et possessif et refusait que je me déplace n'importe où sans qu'il soit à mes cotés.

J'ai jamais eu l'idée de le trahir ou d'avoir une relation. L'entrée de si Lahbib dans ma vie n'a pas été prémédité. On a commencé par se parler, se confier, puis tout est arrivé et on s'est retrouvé à nous aimer, un amour purement physique car chacun de nous trouve dans l'autre ce qui lui manquait. Pour moi, la douceur des gestes et des mots, et pour lui plus d'intérêts et une femme qui sait à chaque fois le charmer et l'étonner.

Je ne sais pas ce qui lui a passé par l'esprit en pensant qu'on pourra nous marier. C'était un coup de tête non réfléchi de sa part. Je savait qu'il ne pourra jamais quitter sa femme et ses enfants. Qu'il aura toute sa vie un doute envers moi pour chaque sourire ou sortie. Qu'il verra dans chaque homme un amant potentiel, et ça ne sera que l'enfer et jamais une vrai vie entre nous. Il n'a pas voulu me comprendre. N'a pas accepté de prendre cette relation comme elle est, sans chercher à l'expliquer ou savoir où elle pourra aboutir ou nous mener. N'a pas vu mes larmes qui le suppliaient en apprenant son départ.

Il a trouvé mon refus comme un prétexte pour s'éloigner. Il est parti, me laissant un vide. Mais ce qu'il n'a pas pu révéler, c'est qu'il est venu un jour me retrouver. Après quelques mois de son départ, voulant me parler, mais j'ai refusé car je comprend ce qu'il attendait. Il veut une maitresse disponible à ses loisirs quand il sera de passage. Mais je l'ai laissé toute la journée me guetter, assis sur une chaise, dans la terrasse d'un café en face de chez moi sans lui parler. Je ne pourrais jamais oublier, le jour qu'il m'a chassé de son bureau quand je le suppliais de rester. Le jour ou je n'étais qu'une trainé à ses yeux.

Le destin m'a privé d'enfants, m'a privé de bonheur, alors je n'ai qu'à m'incliner à sa volonté,e t trouver peut être dans ma vie quelques moments de paix.

13 commentaires:

  1. joli récit. c'est ton histoire ou une fiction:p
    ben ce que j'ai pas apprécié c'est l'utilisation de si ; on n'est plus dans les années 30, 40 ou 50 pour qu'une femme dit de son époux si Flen ou de son amoureux si felten. Pour un collègue, plus âgé, un père ou un voisin oui, ça entre dans le cadre du respect mais entre une épouse et son époux; je pense pas sinon c'est une guise de confirmation implicite de l'inégalité entre homme et femme mdr( je suis pas trop féministe) :p)ben si l'un de tes époux te désigne par lela Soniya dans ce cas pas de problème:))))

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  2. Bienvenue Bella dans mon monde parfois réel et parfois imaginaire.
    Ces personnages sont si réels, et leur histoire est tout à fait réelle. Ce que j'ai imaginé c'est la réflexion de Sonya qui est le mélange d'un envi de fuite et des traditions qui la bouclent dans son monde qui ne dépasse pas le début du siècle dernier.

    C'est pas moi, et je suis très loin de l'image de cette femme:)

    Le "si" existe encore dans quelques familles très conservatrices entre mari et femme et même dans leurs intimités même au XXIème siècle.
    Il y a même des femmes qui n'osent pas prononcer le prénom de leur maris ( par respect ou par peur)qui eux même n'appellent leurs épouses que par "ya mra" ou d'autres surnoms.C'est toute une éducation.

    Sa stérilité s'est transformée en soumission totale. Mais il n'y a pas que les femmes libertines qui peuvent avoir des amants:)

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  3. Rares sont les personnes qui conçoivent le mariage sans avoir d'enfants. Ma propre mère a connu deux divorces à cause de ce problème de fécondité. Je comprends tout à fait et suis touchée par la simplicité de ce récit. Aujourd'hui encore, même en occident, l'épouse ne peut être que mère, pas seulement épouse, et les femmes qui ne peuvent ou ne veulent pas avoir d'enfant sont perçues comme maudites pour les premières et comme des égoïstes extra-terrestres pour les secondes.

    Quelle stupidité que de croire que l'amour ne peut exister que par les liens du sang.
    Bonne continuation :))

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  4. Etant seul, j'ai été invité plusieurs fois par un ami pour dîner .J'ai vu comment sa femme se démenait et au bout d'un certain temps, j'ai refusé poliment.Il l'a mal pris mais je ne pouvais pas lui donner la vrai raison, juste quelques excuses bidons . Quelques temps plus tard elle le quittait mais j'ai jamais cherché à la rejoindre . J'aime pas la trahison et je n'aime pas non plus le boukhalout qui conduit à ce genre de situation . Il est plus facile de se taper la femme d'un ami avec qui l'on cause déjà qu'une inconnue qu'il faudra travailler .

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  5. sonya est une femme,divorcee deux fois,qui ne s entends pas avec sa belle soeur qu elle accuse de l exploiter,qui se remarrie par interet avec un plus vieux qu elle,qui prend un amant qui lui aussi la quitte.Cette femme a un probleme puisque tous les hommes la quittent.Quand au medicament qui agit sur la fertilite ca n existe pas,elle doit avoir une autre cause.Sonya devrait s assoir et reflechir serieusement sur qui elle est c est la le probleme.

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  6. @ MAD
    Le problème de fécondité n'est pas perçu de la même façon pour les deux sexes. Entre la socialisation qui oblige la femme à accepter l'état de son homme avec toute la patience et le sacrifice où la notion d'adoption est pour plusieurs refusées, et le soit disant droit d'être père qui permet au mari de chercher ailleurs tant qu'il n'a pas le choix et la loi ne lui permet pas d'avoir une deuxième épouse (c'est la faute du système). Les liens de sang sont si importants, rien ne peut égaler le sentiment de maternité ou de paternité mais on peut aussi avoir une autre sensation d'amour et de dévouement qui existe aussi .
    Merci pour le passage et le commentaire.

    @genghis
    Bienvenu
    Avoir des principes et les respecter est toujours honorable.
    Ce qui m'a plutôt choqué c'est tes propos sur l'inconnue qu'il faudra travailler. Cette notion de travail est selon moi trop déplacée en parlant de toute relation humaine et de n'importe quel type même basée seulement sur le charnel.
    Est ce que tous les hommes pensent à travailler des femmes pour bien les taper???????:)

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  7. @ anonyme
    sonya est tout un ensemble de complexes. Une femme soumise qui ne fait que toujours s'effacer en ayant la certitude qu'elle n'est qu'une moitié femme.
    Elle a oublié son respect de soi juste pour être acceptée. Elle n'a divorcé qu'une seule fois et elle n'en était pas vraiment la cause. Elle vit encore avec son deuxième mari comme un robot programmable. elle pense au fond d'elle même qu'elle n'a jamais eu de choix, c'est le destin qui détermine sa vie. Tout pour elle est fatalité.
    Plusieurs pratiques pas vraiment médicales peuvent avoir un effet sur la fertilité d'une femme.

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  8. Sonya a un brave mari,elle a eu de le tromper,et aujourdhui elle a le choix de ne pas courir derriere un amant pourtant elle s accroche a lui.Elle n est pas victime elle se sert dans la vie de tout ce qui l arrange.Son destin elle le fasconne elle meme....mal

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  9. Travailler quelqu'un ou le séduire c'est toujours dans un but bien précis, obtenir quelque avantages de cette personne . Dans tous les cas, c'est toujours dans son intérêt et non dans celui de l'autre .Bien sûr si l'on plait à l'autre personne, on lui apporte quelque chose mais à la base c'est bien pour soi que l'on se démène et on accepte difficilement le refus de l'autre . On peut le faire pour rompre la solitude ou pour ajouter un numéro à son tableau de chasse.On peut aussi le faire pour un simple avantage commercial, l'autre n'étant pas forcément du sexe opposé et convoité pour l'attrait physique qu'il peut exercer d'ou l'utilisation de l'expression "travailler quelqu'un".
    Merci de ton accueil .

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  10. Les liens du sang sont un leurre. Quand on voit le nombre d'enfants maltraités par leurs parents, le nombre d'enfants délaissés ou ignorés, on ne peut absolument pas prétendre que c'est le lien du sang qui engendre un amour plus fort qu'un lien par adoption.

    Peu importe qu'on ait soi-même mis au monde ou adopté un enfant, ce qui compte c'est l'amour qu'on lui porte et le temps qu'on lui consacre (pas les cadeaux qu'on lui fait ou caprices qu'on lui cède).

    Le problème de la stérilité touche effectivement plus injustement les femmes que les hommes. Il y a même de nombreux cas où l'infertilité provient en fait de l'homme qui se refuse à faire un test et divorce, persuadé que c'est son épouse qui est en cause.

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  11. " Il y a même de nombreux cas où l'infertilité provient en fait de l'homme qui se refuse à faire un test et divorce, persuadé que c'est son épouse qui est en cause."

    Pas du tout , lorsque c'est l'homme qui ne peut faire d'enfant, il ferme sa gueule et adopte . Quand c'est la femme, cela ne mène pas forcément au divorce contrairement à ce que l'on croit . Généralement c'est elle qui se sent de trop et s'en va d'elle-même au grand regret de l'homme qui reste amoureux .
    Il faut arrêter avec les vieux clichés complètement infondés . Ce n'est plus la course aux enfants chez les hommes mais pour les femmes le besoin de materné éxiste vraiment et elle culpabilise souvent pour ne pas avoir pu donner d'enfant .

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  12. Bon mon interrogation peut sembler un peu à la marge de la problématique posée. Mais cette femme, pourquoi a-t-elle délaissé ses études alors qu'elle n'avait aucune contrainte domestique: elle vivait chez ses beaux parents et n'avait pas d'enfants et ne risquait pas d'en avoir. Et pourquoi ne les a-t-elle pas repris après le divorce ou du moins cherché du travail pour gagner ne serait-ce qu'un eu d'autonomie? Il me semble que le malheur de cette femme n'est pas seulement lié à son infertilité dans la mesure où je trouve qu'il y a eu beaucoup de laisser-aller de sa part... mais bon je lui souhaite bon courage. Elle est encore jeune et je pense qu'elle a encore le temps de changer de vie si elle en a volonté...

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  13. @ Genghis : J'aimerais hélas que les mentalités aient évolué à ce sujet mais de ce que je vois dans ma famille actuellement, ce n'est pas le cas. Certes, c'est au Maroc mais je connais des couples qui ont explosé à cause d'un problème d'infertilité à Djerba où je vis.

    Une femme qui n'a pas d'enfant est encore considérée comme une pauvre femme et rarissimes sont les couples qui conçoivent le mariage sans avoir d'enfant. Le mariage est d'ailleurs encore bien souvent dans nos pays un moyen de fonder une famille, pas forcément de vivre une histoire d'amour.

    Quant à l'adoption, j'ai remarqué que beaucoup de gens au Maghreb y sont hostiles, toujours parce que les liens du sang sont considérés quasiment comme une "garantie" d'amour et de reconnaissance de la part des enfants du même sang que leurs parents.

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