mercredi 1 septembre 2010

Un enfant qui a du caractère.


C’est mon petit, un garçon qui n’a que neuf ans. Mon petit bonhomme a un caractère si spécial. Il est si têtu que je me demande parfois d’où il détient ça. Peut être de sa mère, qui elle-même est parfois une tête de mule incassable, mais lui, c’est encore plus fort.

Il y a quelques jours, il a décidé de ne plus communiquer avec son papa, et ça a duré pendant cinq jours.

Avant, je veux bien préciser qu’il avait toujours une bonne relation avec lui. C’est lui qui l’accompagne dans toutes ses sorties. Un enfant organisé, qui ne parle pas trop mais qui se veut tout le temps parfait et tiré par quatre épingles. Il n’admet pas la défaite malgré son jeune âge et il fait des efforts supplémentaires pour être à la hauteur et ne pas décevoir son entourage.

En refusant d’obéir à un ordre donné par son papa, il a mérité une fessé, et depuis c’est la coupure complète de cette relation de complicité. Pendant les deux premiers jours, il ne partageait plus la même pièce que la famille pour regarder la télé, il ne partageait plus la table du diner, il avait même refusé d’aller à la plage tant que cela le mettait en contact direct avec son père. Il refusait de donner des excuses et il donne même des arguments pour ce comportement.

Pour lui, il a le droit de ne pas se plier à tous les ordres et c’est à son père de lui donner des excuses à cause de ces quelques coups qu’il lui a donné.

Au début, je ne pensais pas que ça allait durer, tellement ils étaient très liés. Je voyais mon mari attristé de ce comportement qui n’a pas changé malgré les leçons de morale qu’il donnait indirectement à travers son frère tout au long de la journée.

Là, je suis intervenu, j’ai pris le rôle du moralisateur, en parlant du rôle des parents, du devoir d’obéissance et de respect, lui rappelant leurs complicités et tout ce qu’ils faisaient à deux. Mais rien n’a changé, pour lui sa mère qui l’a mis au monde était son seul parent, quel rôle pourrait jouer son père dans sa conception. Et il m’a laissé sans paroles, je n’ai pas trouvé comment dépasser cette impasse où il m’a mise.

Ne trouvant aucune solution avec lui, je l’ai menacé de ne plus lui adresser la parole s’il persiste à ne pas donner des excuses à son père. Tout simplement il m’a répondu que ça sera mon choix pas le sien, et qu’il n’est pas fautif pour donner des excuses mais que c’est à lui qu’on devait les présenter. Et ça devient énervant.
Au bout de cinq jours, ça devenait inacceptable. Je l’avais pris de force et je l’avais mis dans les bras de son père, et là il s’est éclaté en sanglots en tenant ses mains autour de son cou. Et je n’ai pas pu empêcher mes larmes de couler devant cette scène.

Et je me demande, comment un enfant de justes neuf ans peut il mener en silence, un débat entre son amour propre, son orgueil d’un coté et son amour pour son père d’un autre. Un enfant qui ne vivait pas cette rupture si facilement, qu’elle lui faisait de la peine au fond de lui, mais malgré cela, il refuse complètement de changer position.

Et si à neuf ans, il peut prendre de telle position, de la maintenir pendant quelques jours sans même se remettre en cause, que pourra-t-il faire adolescent ? Et surtout comment pouvoir agir avec un enfant qui a un tel caractère ?

7 commentaires:

  1. il a du caractère ce petit, il a du caractère !!!!

    je pense que son éducation serait un peu plus difficile que les autres, vu que son "orgueil" interviendra plus souvent dans ses relations, courage ma belle illusions, je suis de tout coeur avec toi..

    Quoique, c'est la deuxième fois que j'entends raconter cette histoire, et pour les deux fois, j'ai les larmes aux yeux... émouvant...

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  2. Il y a toujours de l'espoir,enfin un homme de principe dans ce bled de non principe , moi je pense qu'il sera plus tôt bien , il faut canaliser et encadrer ce sentiment d'indépendance précoce et lui laisser une marge de manœuvre pour se responsabiliser , le temps fera le reste , notre chère Tunisie enfantera toujours de tel homme qui aura la vie difficile certes mais toujours respecté .

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  3. Pour avoir du caractère il a du caractère ce petit ange !
    Ce gamin a été surpris par cette punition qu'il ne s'attendait pas et ne méritait pas à ses yeux. Il n'a pas obéi à un ordre parce qu'il se considère aussi grand que son père, lui qui a donné toujours satisfaction à son entourage.
    Je ne pense pas que ce soit de la fierté mais il a estimé être injustement puni sans avoir suffisamment d'explication. C'est un enfant précoce juste lui expliquer les choses. S'il avait estimé avoir fait une erreur je pense qu'il l'aurait accepté la punition sans faire la tête.
    Rabbi Ifadhel houlek wi fadhelkom lih zéda.
    Bakhta

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  4. @ Venus
    Pour du caractère, il en a mon petit jeune homme.

    Merci pour le soutien et l'encouragement, il faut toujours en avoir pour gérer des enfants.

    Mais enfin j'ai trouvé la fiancée qui lui conviendra et qui a aussi son mot à dire ;)

    @ Yacine
    J'apprécie moi même cette indépendance et cet orgueil chez lui, mais j'essaye d'atténuer son entêtement pour lui faciliter la vie d'adulte qu'il sera.

    Avoir des principes c'est bien mais il ne faut jamais sortir du cadre du respect de l'autre...

    @ Bakhta
    Merci chère amie w rabbi ifadhallek les tiens wi fadhlek lihom.

    Ce qui me gène surtout avec lui, c'est qu'il change difficilement de point de vu, ce qui le rend souvent trop autoritaire et parfois injuste.

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  5. C'est un bonhomme qui n'accepte plus la répression. Il considère que même s'il est fautif, il n'accepte plus ce moyen de correction.

    C'est tout à fait normal pour un enfant de forte personnalité ... et les grands lui doivent du respect.

    Nciby walla rajel ... aya plus de fessée SVP.

    ,

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  6. @ Tèm

    Ncybek a une forte personnalité, mais n'empêche qu'il est encore mon fils que je veux parfait pour sa belle Tsunami :)

    c'est la belle mère qui parle :)

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  7. Bon me revoilà, il fallait bien que je m'essuie les yeux, chapeau pour ce que tu as finis par faire, c'était la meilleure manière.

    J'ai vécu exactement ces moments là, sauf que ma mère ne m'a pas pris de force, certaines "coupures" sont restées des moi et en général c'est un évènement (genre aid ou autre) qui fait qu'on revienne.

    L'amour propre est un sale sentiment, je restais cloitré dans ma chambre attendant qu'il vienne me parler, et je suis certain que lui aussi, c'est vraiment le rôle de la mère de se faufiler entre les deux, à 9 ans, on est déjà homme ! c'est vraiment 2 hommes qui s'entêtent, et s'ils n'avaient pas de relations aussi proches, une coupure pourrait durer une éternité.

    Maintenant en prenant du recul, le père ne doit jamais s'excuser (ni la mère d'ailleurs), surtout d'une punition, il va sans dire que les punitions corporelles sont à limiter, et que finalement tout dépend de l'enfant, mais le principe d'obeissance est assez crucial.

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