mercredi 17 avril 2013

Extrémisme de toutes les couleurs…

Qu’est ce qui se passe dans mon pays ? Une question qui me revient depuis quelque temps. Qu’est ce qui a pris ma Tunisie pour qu’elle passe d’un pays moderne, modéré, convivial sans que ça touche vraiment à son unité à un pays où règne la violence? Un pays avec ses trois milles années d’histoire qui n’ont jamais divisé cette société où, aujourd’hui, chacun veut affirmer un mode de vie étranger à celui habituel ? Est-ce c’est pour s’affirmer, se prouver une existence ou une place particulière ? 

Moi, qui me croyais extrémiste dans mes façons de penser ou de traiter certains sujets, je me qualifie maintenant comme des plus équilibrées et des plus modérée (bien sur, tout est relatif). 

Je ne vais en aucun cas blâmer qui que ce soit, je me contenterais juste de donner une vision plus raisonnable des choses (selon mon propre raisonnement qui peut être tordu). Il suffit de lire ou de voir certaines pratiques partagées sur les réseaux sociaux, sur les journaux ou même sur les plateaux télévisés pour déduire la tendance à stéréotyper certains actes ou actions d'extrémistes et de faire des jugements de valeur. Difficile d’être complètement objectif, de ne pas prendre position. Mais a-t-on demandé le pourquoi ou essayer de chercher comment remédier à ce fléau d’extrémisme ? 

 Deux phénomènes m’écœurent, me choquent comme une grande partie de mon peuple. Le premier, ce sont ces jeunes qui laissent tout derrière eux, leurs familles, leurs études, leurs avenirs et même leurs rêves de jeunes pour se transformer en « djihadistes ». Des jeunes qui portent les armes, tuent et torturent au nom de dieu pour une cause qu’ils pensent juste ou on les a convaincus qu’elle l’est. Des jeunes qui en criant « Allah est le plus grand » sont prêts à massacrer leurs semblables en espérant un paradis proche où ils seront récompensés par des « houris » destinées justes aux martyrs, et quels martyrs!!!… 

 D’autre part, sur l’autre côté, des jeunes filles s’exhibent les seins nus pour réclamer une liberté qu’elles croient menacée. Elles annoncent par leurs gestes et par les mots écrits sur leur chair parfois fraiche de jeunesse ou mal traitée par les années, qu’elles sont propriétaires de leur corps et qu’elles sont libres d’en faire tout ce qu’elles désirent en voulant passer le message, ou plutôt c’est ce que certains ont voulu qu’elles passent, et que la « chariaâ » est la grande menace pour cette liberté.

Personnellement je classe ces deux actions comme actes d’extrémisme dans le même panier. Chaque action est mal vu par certains, chacun selon l’angle où il se positionne. Mais ne sont-ils pas deux actes réclamant une liberté que chacun pense bafouée ou menacée par l’autre ? 

 Ces jeunes vêtus de leurs barbes et de leurs longs kamis, ces jeunes qui se dénudent le torse, sont tous des tunisiens, perdus, vulnérables, sans attaches (et les attaches ne doivent pas se limiter ou être toujours synonyme de religion). Des jeunes faciles à manipuler et à influencer et cette influence n’est plus nationale. Ces jeunes sont à la recherche d’un idéal, d’un exemple, et chacun d’eux a eu contact avec « un encadreur » extérieur qui a voulu donner un modèle à des jeunes qui cherchent n’importe quel modèle à suivre. Le pire c’est que chacun de ces jeunes a la certitude qu’il détient toute la vérité, qu’il a tous les droits, toute la liberté et il se donne même le droit d’exiger « sa » façon de voir les choses à son entourage sans hésiter à utiliser ou employer la force sous toutes ses formes. Ces façons d’œuvrer font écœurer certains et donnent envie à les vomir pour d’autres, et ce ne sont que des jugements.

 N’est-il pas plus raisonnable, qu’au lieu de souhaiter la mort à ces « djihadistes » là où ils sont allés mener une guerre qu’ils croyaient sienne. De leur souhaiter de crever pour qu’ils ne puissent pas un jour revenir semer la pagaille dans un pays déjà instable. Au lieu de dénier, de souhaiter la mort à ces jeunes filles qu’on voit salir l’image de la femme tunisienne qui se veut libre, moderne, responsable, ne ressemblant ni à celles des talibans ni aux occidentales, et d’être tout simplement une tunisienne et fière de l’être? N’est-il pas plus raisonnable de demander le pourquoi et le comment dépasser cette impasse ? N’a-t-on pas laissé la porte ouverte aux autres pour influencer nos jeunes fragiles et fragilisés pour mille et une raisons ? 

Ces jeunes n’ont-ils pas droit à une éducation plus adéquate pour une personnalité plus stable et plus fière de son appartenance, de ses origines et de ses valeurs sans pour autant être facile à manier et à manipuler par tous ceux qui veulent passer un exemple qui n’est pas le nôtre ?

 Alors, arrêtons de condamner, arrêtons de blâmer et de traiter chaque acte de tous les noms, arrêtons de faire des jugements et cherchons des solutions. Des solutions dans une bonne éducation, dans un bon encadrement, dans une bonne écoute, donnons à nos jeunes des armes, mais pas des armes de feu. Des armes ou plutôt des armures avec lesquelles ils pourront ne pas être faciles à influencer.

 Le problème n’est pas dans ces idées étrangères à nous, des idées extrémistes et destructrices d’un côté comme de l’autre. A Ces idées ont n’y peut rien, ils sont là, c’est l’un des résultats de la mondialisation. Une fermeture à l’extérieur, une société fermée, ne peut jamais être la solution. 

 Mais ce qu’on peut faire c’est donner à nos jeunes des compétences qui leur permettent de faire la part des choses, leur permettent d’être des entités et pas de simple brebis qui suivent un troupeau qui n’est pas forcément le leur et qui marche contre le courant pour faire l’intéressant. Et cela ne passe pas dans les débats télévisés, c’est toute une éducation.

 Et quand nos jeunes auront tous les outils pour savoir eux même choisir rationnellement, et seulement en ce moment, vous pouvez chers politiciens dire que vous avez confiance en ce peuple tunisien ou que notre peuple n’est pas dupe, car pour le moment il l'est…

4 commentaires:

  1. Ce phénomène qui se propage résulte au problème d'identité et de l'éducation qui a une tendance parfois occidentale pendant cinq décennies ou obscurantiste depuis qlq années comme réponse immédiate sur l'occidentalisation du peuple Tunisien qui vécu depuis des siècles avec la tolérance religieuse des "malikis"
    maintenant il s'avère impossible de garder position intermédiaire qui va avec la tendance générale de notre peuple car des des facteurs étrangers(exp: Qataret l'Arabie Saoudite) sont intervenus pour bafouer et compliquer ce qui était simple et facile ...

    une bonne analyse "illusions" qui incite les politiciens à réviser rationnellement les options politico-sociales afin de remédier aux problèmes qui surgissent après le 14 janvier.

    Al Hallege.

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    1. Beaucoup de problèmes ont surgit, beaucoup de problèmes remontent à la surface et ce n'est facile de les traiter ou de les dépasser avec une baguette magique.

      Personnellement je ne vois que dans une bonne éducation le remède adéquat, bien que le résultat ne sera pas pour bientôt...

      Pauvre est ma Tunisie fragilisée de jour en jour.

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  2. Il ne fallait pas comparer l'incomparable illusion. Les premiers ont la foi, les autres ne l'ont jamais eu,comment les mettre dans le même panier ?????

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  3. Bonjour
    Et notre france que devient t'elle, sommes nous pas entrain de lui infliger le pire des sacrifice"la perte de liberté" ???

    Jean Michel Rond

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